Le Gabon a rappelé, le vendredi 15 décembre 2023, son ambassadeur en Angola «pour consultations», selon Libreville dans une correspondance adressée aux autorités angolais. Depuis le coup d’État, le général Oligui Nguema a foulé les différentes capitales de la zone de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) sauf Luanda.
Le Gabon a rappelé, le vendredi 15 décembre 2023, son diplomate en poste en Angola, selon plusieurs médias.
Officiellement il a été rappelé «pour consultations», mais selon des sources des désaccords auraient émergé entre les deux pays de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), après le coup d’État du 30 août de l’actuel homme fort du Gabon.
En effet, selon des sources diverses, l’ambassadeur angolais au Gabon aurait, suite à l’avènement illégal du général Oligui Nguema au Palais de Libreville, été méprisant avec le nouveau pouvoir gabonais.
Déjà à l’époque, le diplomate angolais sur place aurait refusé en sourdine, selon TRT Afrika, de reconnaître le nouvel homme fort gabonais. Il a aussitôt refusé d’accepter le portrait du nouveau président Brice Clotaire Oligui Nguema aux côtés de celui du président angolais, João Manuel Gonçalves Lourenço.
De plus, l’absence d’officiels gabonais lors des cérémonies de célébration de l’anniversaire de l’indépendance de l’Angola organisées à Libreville en novembre n’aurait pas plu à Luanda.
«Cette attitude est totalement à l’opposé des relations qui lient nos deux pays. L’Angola mène une campagne injuste contre un pays ami», a déploré le diplomate gabonais en poste en Éthiopie joint par TRT Afrika, Wilson Kassa.
Des tensions ont éclaté au sein du siège de la CEEAC (au Gabon) entre les employés et la nouvelle direction incarnée par son secrétaire général angolais Gilberto da Piedade Verissimo. Selon plusieurs sources, à son arrivée à la tête de cette organisation sous régionale il y a trois ans, celui-ci aurait demandé une remise à plat des contrats des agents et aurait accordé plus de place aux Angolais au sein du regroupement, entre autres.
Pour rappel, la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) dont son président en exercice, l’Angolais Gilberto da Piedade Verissimo , et sous son impulsion, avait condamné le coup d’État survenu fin août au Gabon. Ensuite, ce dernier a entrepris de délocaliser le siège de la CEEAC de Libreville à Malabo. De plus, lors du cinquième sommet extraordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’organisation tenue, le 15 décembre passé, à Djibloho (Guinée équatoriale) et ayant entériné le maintien du siège au Gabon, le président de l’Angola, João Manuel Gonçalves Lourenço serait venu uniquement pour s’opposer à la levée des sanctions envers le Gabon.
Ce ne serait donc pas par hasard, si le Président angolais est, à ce jour, le seul chef d’État de la sous-région qui n’a pas encore reçu le général qui a mis fin aux régimes Bongo, dans son palais présidentiel. Mais du côté angolais, il n’a pas encore été reçu car cela est du à un agenda incompatible pour ce rendez-vous.
Par Lassané SAWADOGO (Stagiaire)