Le président de l’organes régulateur des médias au Burkina Faso, le Conseil Supérieur de la Communication (CSC), Mathias Tankoano, a ouvert ce mercredi 17 juillet 2019, à Kaya (Centre-nord), un atelier de trois jours, regroupant des Hommes de médias et des agents des Forces de défense et de sécurité (FDS). Placée sous le thème, « Médias et sécurité », cette rencontre vise, selon ses initiateurs, l’adoption d’une sorte de manuel de comportement pour les journalistes et les FDS.
Le contexte sécuritaire du Burkina « se dégrade de manière continue et inédite depuis cinq ans », a constaté le président du Conseil supérieur de la communication (CSC). Et au titre des conséquences désastreuses des attaques armées répétitives se classent, en plus des pertes en vies humaines, des drames comme le déplacement des populations et les fermetures des écoles.
Les attaques terroristes sont devenues quasi-quotidiennes occasionnant des centaines de morts et de blessés aussi bien dans les rangs des FDS que de la population civile, a indiqué Mathias Tankoano, soulignant que cette situation laisse entrevoir une stratégie savamment ourdie par des forces négatives qui veulent instaurer un régime de désordre.
Selon le Secrétaire général de la Défense nationale, le Colonel-major, Naba Théodore Palé, la situation sécuritaire du Burkina est préoccupante car le terrorisme et les actes de grand banditisme ont fait « plus de 280 morts et plusieurs dizaines de blessés ».
Après ce constat, le président du CSC, Mathias Tankoano, a affirmé que face à ce qui apparait comme une tentative de détruire les fondements du Burkina Faso, il importe que toutes les composantes de la nation se rassemblent pour mener le combat contre « l’obscurantisme et la barbarie ».
La communication apparait alors, comme l’a précisé M. Tankoano, comme un maillon essentiel de cette lutte parce que visant a déconstruire l’oeuvre de radicalisation et d’intoxication que les ennemis du Burkina ont réussi à monter pour soulever une partie de notre jeunesse contre leurs frères, leurs parents et leurs amis. Il a également noté que l’extrémisme violent qui se manifestait naguère par des attaques de grands bandits communément appelés coupeurs de route s’est mué en actions terroristes avec des relents de djihadisme.
C’est dans la logique de faire reculer le monstre terroriste que parmi les cibles prioritaires du secrétariat permanent de la Défense nationale se retrouvent les journalistes. En effet, « les journalistes et autres acteurs des médias constituent un groupe très sensible du fait de leurs capacités à influencer l’opinion publique », a appuyé le colonel-major Palé.
C’est pourquoi, cet atelier de validation doit permettre, « en toute responsabilité, d’adopter une sorte de manuel de comportement pour les journalistes et les FDS et de lancer, après sa tenue, une campagne de sensibilisation en vue d’impliquer le monde des médias à sa juste place dans la lutte contre le terrorisme », a déclaré Mathias Tankoano, indiquant que, le combat contre le terrorisme et l’extrémisme violent ne sont plus l’apanage des seules FDS.
Par Bernard BOUGOUM