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Terrorisme au Burkina: le cycle infernal

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Le Burkina Faso lutte pour ne pas devenir la chose des terroristes (Ph. d'illustration)

Installation ce jeudi 31 janvier du nouveau chef d’Etat-Major général des armées du Burkina Faso, le Général Moïse Miningou. Début des travaux des experts qui annonce le sommet des chefs de l’Etat du G5 Sahel. Ce sont les derniers événements qui touchent directement la vie des Forces de défense et de sécurité du Burkina. Mais ce ne sont malheureusement pas les seules informations, car, le mercredi 30 janvier, un détachement militaire établi à Kompienbiga, dans l’est du pays, a été attaqué par des hommes armés. Plus tôt, soit le lundi 28, quatre soldats ont été tués et cinq autres blessés dans une attaque terroriste dont ont été victimes le camp occupé par le Groupement de forces pour la sécurisation du Nord (GFSN) et la Brigade territoriale de la gendarmerie de Nassoumbou. C’était très tôt le matin, soit quelques heures après un autre assaut dans le village de Sikiré qui s’est soldé par le lourd bilan de 10 tués, du fait d’individus armés non identifiés. Cette mini-série macabre intervient, pour mieux situer le contexte, trois jours après la formation d’un nouveau gouvernement qui lui-même fait suite à la nomination d’un nouveau premier ministre. C’est donc comme un pied de nez au nouveau ministre de la défense qui a eu à peine le temps de déposer ses bagages dans le bureau de son prédécesseur qui lui non plus n’a connu aucun répit de la part des terroristes. Au chapelet des «nouveaux», figure également l’arrivée du nouveau chef d’Etat-major des armées qui venait également d’effectuer son entrée dans le saint des saints de la défense du territoire, le jeudi 10 janvier dernier. Par contre, Nassoumbou, loin d’être à sa première attaque terroriste revivait ses heures cauchemardesques de l’assaut contre une position militaire qui avait fait dans cette localité, 12 soldats tués, le 16 décembre 2016.

Depuis avril 2015, le Burkina, malgré les efforts de ses dirigeants au sommet, le courage de ses Forces de défense et de sécurité et surtout la détermination de ses populations à ne pas se laisser submerger par la déferlante terroriste, est demeuré une cible privilégiée des djihadistes qui écument le Sahel et sèment la mort et la désolation. La force du G5 Sahel étant devenue comme le Godot de Samuel Beckett, l’armée nationale burkinabè, avec le soutien de la Force française Barkhane, lorsqu’elle est sollicitée, se débrouille, nonobstant son dénuement en logistique, fiat de son mieux pour donner la riposte aux djihadistes. Mais face à la puissance de feu de l’assaillant et sa connaissance extraordinaire du terrain, le soldat burkinabè, malheureusement, peu peut. Et visiblement, l’état d’urgence décrété dans certaines régions du Burkina Faso, fait peu ou prou ses effets. Les attaques terroristes et leur kyrielle de morts se vivent presqu’au quotidien dans un Burkina Faso, où l’économie est frappée par la morosité et l’éducation touchée durement par la fermeture de nombreuses écoles du fait des menaces des djihadistes toujours assoiffés de sang. Certes, tout n’est pas perdu et le Burkina est loin d’être un pays où tout s’est arrêté. Le pays vit et ses habitants, essaient de vaincre cette psychose et peur panique qu’ont voulu leur imposer les terroristes qui, donnent l’impression de se nourrir de cellules dormantes et non plus d’éléments venus d’ailleurs.

Pendant combien de temps encore les assauts répétés des djihadistes pleuvront-ils sur le Burkina Faso qui pourtant, jusqu’à une époque pas très lointaine était épargné de cette hargne ignoble de terroristes que rien ne semble arrêter? La question connaîtra sans doute une réponse adéquate, lorsque le pays retrouvera un service de renseignements qui fera la force de ses armées et leur permettront d’anticiper les frappes terroristes. De même, il urge d’instaurer une politique de développement inclusif bénéfiques donc à toutes les régions afin qu’aucune d’entre elles ne se sente ostracisée, jetant ainsi ses populations, véritables proies faciles, dans les bras de «bons samaritains» qui leur offrent nourriture et sécurité pour pérenniser la race diabolique des terroristes.

Par Wakat Séra