Qu’ils soient «low cost» ou classiques, les attentats terroristes n’en finissent pas d’endeuiller des familles et des pays entiers, selon le bon vouloir d’illuminés qui croient dur comme fer que leur paradis sera au prorata du sang d’innocents versés «au nom de Allah» qui pourtant est amour, pardon et miséricorde. Qui pis est, l’islam, la religion dont ils disent s’inspirer pour accomplir leur horreur ne tolère pas cette violence aveugle qui est même aux antipodes des préceptes qu’elle enseigne. Comme pour narguer tous les dispositifs les plus affinés mis en place pour en venir à bout, le monstre frappe sans répit, comme revigoré par les coups qui lui sont portés. Sauf que ces attaques à tout vent des djihadistes prennent de plus en plus l’allure d’actions initiées à la va vite, parce que traqués dans leurs derniers retranchements. Ne trouvant plus d’échappatoire, ils se lancent dans des raids assassins mais davantage suicidaires pour eux. Certes, leur but n’est pas de revenir vivants de leurs funestes entreprises, mais à chacun de leurs assauts ce sont de lourdes pertes qu’ils subissent dans leurs rangs. Face à eux, les djihadistes rencontrent des forces décidées à leur faire regretter leur témérité. En témoignent la réaction rapide des forces de l’ordre lors des dernières attaques de Londres et de Manchester, tout comme les deux terroristes attrapés, battus et brûlés par des populations de Gao au Mali qui en ont visiblement marre d’être les agneaux sacrificiels.
Du reste, les récentes descentes punitives des forces françaises de l’opération Barkhane dans les forêts maliennes qui servent de repaires aux terroristes sont bien la preuve que la peur a changé de camp. Au Burkina Faso, les «fous d’Allah», malgré leurs fréquentes tueries sont loin de vivre des moments heureux. Les forces de défenses et de sécurité, qu’ils ont malmenées à souhait en les prenant par surprise et en leur imposant une puissance de feu inouïe, ont repris du poil de la bête, grâce notamment au soutien de leurs homologues français et maliens. Plusieurs leaders djihadistes ont ainsi été neutralisés avec l’étroite complicité des populations au sein desquelles les terroristes ont l’habitude de se dissimuler le jour pour aller frapper la nuit. Il reste que le droit de poursuites réciproques au-delà des frontières doivent être rendues plus possibles pour empêcher tout repli des terroristes dans ces nombreuses bases arrières qu’ils ont établies dans les forêts frontalières des pays du Sahel où ils sévissent comme en terrain conquis. Aucune force ne sera de trop pour combattre l’ennemi aux mille et un visages qui impose une guerre asymétrique, qui sort dont de tous les schémas de stratégie conçus dans les plus grandes écoles de guerre.
Dans cette logique, il urge de déployer ces 10 000 hommes préparés pour la force commune du G5 Sahel que forment le Mali, le Burkina Faso, le Tchad, le Niger et la Mauritanie. Le doublement de l’effectif de ces troupes qui se chiffrait à 5 000 soldats, est une preuve de la détermination des dirigeants de ces cinq pays à ne plus laisser la moindre marge de manœuvre aux djihadistes. Force polyvalente car devant s’attaquer également à tous les trafics, qu’ils soient de drogue ou d’êtres humains, l’initiative a trouvé en l’Union européenne un soutien d’envergure, l’institution étant prête à l’accompagner financièrement avec un pactole de 50 millions d’euros. Mais si l’argent est le nerf de la guerre, il est loin d’être le moyen de la gagner. Il faut surtout des renseignements affinés, des stratégies bien pensées et surtout des hommes engagés au front. Il faut arrêter le train de l’horreur, ou tout au moins réduire sa puissance et limiter ses gares.
Par Wakat Séra