Dans les prochains jours, le Togo, aura sa nouvelle constitution! Ce qui donnera une effervescence supérieure à la campagne des doubles élections législatives et régionales du 29 avril prochain. En tout cas, des opposants qui ont toujours affiché leur…opposition à la nouvelle constitution et le parti au pouvoir qui l’a accueillie les bras ouverts, se saisiront, à coup sûr, de l’opportunité des rencontres avec leurs militants pour en vanter, ou non, les mérites. Chaque état-major ira de ses arguments pour convaincre un peuple togolais qui, désormais, semble avoir opté de ne suivre que les politiciens qui font le choix de partager l’intérêt national, au détriment de ceux personnels.
Une campagne électorale inédite, avec passion, mais sans tension, se déroule actuellement au Togo. C’est l’heureux constat que font l’opinion, tant nationale qu’internationale! Des caravanes de différents partis politiques se croisent, s’invectivent, se jaugent verbalement au flux des slogans débités et au bruit infernal des klaxons et vuvuzélas. Et, finalement, ils se jettent, souvent, les uns dans les bras des autres, s’offrant des gadgets de campagne aux couleurs de leurs partis et aux effigies de leurs candidats. Comme le slogan d’une structure bancaire, c’est la campagne «autrement»! Parce qu’avant d’appartenir à des partis politiques d’obédiences différentes, ils savent qu’ils sont des fils et filles d’un même pays, d’un Togo, épris de paix.
Mais, les Togolais et Togolaises qui en ont marre de pleurer les morts des marches réprimées sans ménagement, dans un passé pas trop lointain, sont surtout déterminés à tourner le dos à la crainte généralisée des violences engendrées par les élections. En somme, le nouveau mot d’ordre épousé par tous, depuis le lancement, ce samedi 13 avril, de la campagne des législatives et régionales du 29 avril prochain, est de faire de ces scrutins aux enjeux politiques importants, des moments de cohésion nationale retrouvée plutôt que de division et de haine. Le vivre-ensemble malgré les différences d’opinion, notamment sur cette nouvelle constitution adoptée le 26 mars, en première lecture par 89% des députés.
Du coup, si la nouvelle loi fondamentale entre en vigueur, après deuxième lecture et explication de texte demandées par le président Faure Gnassingbé, le Togo entrera dans la 5e république, un régime parlementaire. Ainsi, ce sont les députés et les sénateurs qui éliront le président de la république pour un mandat unique de six ans et désigneront, comme président du conseil des ministres, et sans limitation de mandat, le représentant du parti majoritaire à l’Assemblée nationale. Dans les prochains jours, la constitution, à la suite de sa deuxième lecture devrait être promulguée. Toute chose qui devrait donner un coup de boost supplémentaire à la campagne électorale, car tous les partis voudraient avoir la majorité à l’Assemblée nationale, afin de voir sortir de leurs rangs, un président du conseil des ministres qui détiendra tous les pouvoirs anciennement aux mains du chef de l’Etat dans le régime présidentiel.
La pêche aux voix pour se donner les chances de prendre en main les rênes du pays, connaîtra, sans nul doute, un engouement particulier avec la nouvelle constitution qui ouvrira, si elle n’est pas viciée dans son application, davantage de fenêtres aux libertés démocratiques.
Par Wakat Séra