7 enfants tués et 2 autres grièvement blessés. C’est le triste bilan d’un retour de bal, dans la nuit du 9 au 10 juillet au Togo, plus précisément à Natigou, région des Savanes, à la frontière du Burkina Faso et du Bénin, non loin du Parc de Pendjari et de la réserve de Pama, cette zone qui s’est retrouvée depuis un certain temps dans l’œil du cyclone terroriste. Les images virales sur les réseaux sociaux qui montrent des corps gisant auprès de bicyclettes ou transportés par des hommes en tenue, par ailleurs aux mains non protégées pour la plupart, sont d’une rare atrocité. Les pleurs de la foule amassée sur les lieux, en dit d’ailleurs long sur le niveau déplorable du drame.
Au-delà de la comptabilité macabre et surtout de l’âge des victimes, d’innocentes personnes dont l’âge va de 10 à 15 ans, c’est l’origine même de cette tuerie immonde qui fait débat, en attendant les sources officielles. S’il est certain que des détonations ou explosions ont été entendues par des témoins non loin du théâtre odieux, il n’en demeure pas moins que le flou artistique reste entier sur les armes qui ont tué.
De quoi sont morts ces sept vies innocentes? Les enfants ont-ils eu le malheur d’exploser sur une mine antipersonnel? Sont-ils tombés par le fait de tirs venant de drone? Ou encore ont-ils été victimes d’une bavure? Toutes les interrogations sont sur la table, dans l’attente des résultats des investigations annoncées par les autorités militaires togolaises. Ce qui est certain, c’est que la presque régularité des attaques armées dans cette région des Savanes a contraint les dirigeants du pays à y instaurer l’état d’urgence. De plus, les Forces de défense et de sécurité (FDS) ont, désormais, la gâchette très facile, que ce soit au Togo, au Bénin ou dans les pays sahéliens comme le Burkina Faso, le Mali et le Niger, écumés par les forces du mal.
Autant il importe que les populations intègrent dans leur quotidien les mesures en vigueur dans ce contexte sécuritaire explosif, autant des balises bien visibles doivent délimiter les zones sensibles et dangereuses, tout comme la sensibilisation doit demeurer constante sur cet état d’urgence exceptionnel. En tout cas, ce nouveau drame vient de confirmer, si besoin en était encore, que l’hydre terroriste franchit ses frontières classiques du Sahel pour implanter ses tentacules dans des parties de l’Afrique de l’ouest qui était plus ou moins épargnées de ces attaques meurtrières.
Tirs de drone, engins explosifs improvisés ou bavure, le terrorisme est, l’un dans l’autre, seul responsable de ce drame, qui n’est probablement pas le dernier dans une Afrique de l’ouest dont certains pays montrent une impuissance notoire à lutter efficacement contre les combattants de l’Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS), ceux du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim) ou encore les fameux Hommes armés non identifiés (Hani) qui endeuillent au quotidien les armées nationales et les populations civiles.
Par Wakat Séra