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Togo: jusqu’à bon port!

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En contact avec les réalités maritimes

Mener le bateau à bon port! Jamais expression, au figuré comme au propre, n’aura collé comme un gant au navire battant pavillon Togo et dont le commandant de bord, Faure Essozimna Gnassingbé tient solidement le gouvernail, allant contre vents et marrées vers le quai estampillé D, comme développement. Cette caricature qu’Edem Kokou Tengue, n’a eu aucun mal à concevoir, tant elle illustre la dynamique impulsée par le chef de l’Etat au département de l’Economie maritime, de la pêche et de la protection côtière, qu’il dirige, résume bien le plan général de l’économie bleue que le Togo met en œuvre. Toute chose qui justifie le trafic, jamais au repos, au Port autonome de Lomé (PAL), animé comme une ruche d’abeilles, dans tous ces compartiments. «Time is money», au Port, avait prévenu, le ministre de l’Economie maritime, de la pêche et de la protection côtière Edem Kokou Tengue. Le PAL qui, a, naturellement, compte tenu de ses prouesses, fait son entrée dans le «One Hundred Container Ports» en 2021».

Une extension qui offre un atout supplémentaire au port de Lomé

LCT, La Perle de l’Afrique

Comme un long serpent sans queue, plusieurs navires se suivent, prêts à vider leur ventre dès qu’ils auront mouillé au port de Lomé. Il en est ainsi au quotidien depuis des décennies. Mais le lundi 20 mars 2023, n’était pas comme les autres jours. Il était particulier parce que Lomé Container Terminal qui se distingue dans le paysage portuaire par ses trois initiales LCT, s’enrichissait d’une extension. Un événement, digne d’intérêt, vu que les activités du PAL, et plus particulièrement de LCT, ne font qu’augmenter de volume. Du 23 octobre 2014, date à laquelle le premier porte conteneur y a été opéré, LCT tourne de nos jours à pas moins de deux millions de conteneurs traités chaque année. A cette révélation, le ministre Edem Kokou Tengue, en enfilera une autre.

TIL et gouvernement togolais, un duo qui gagne sur le Port autonome de Lomé

LCT, installé initialement sur une superficie de 54 hectares, se renforce désormais avec plusieurs autres atouts, dont «la création d’espaces de stockage supplémentaires d’une capacité statique de 1500 conteneurs, sur une superficie de 5,65 ha, ce qui devrait porter la capacité annuelle du terminal, de 2,2 millions de conteneurs à près de 2,5 millions de conteneurs». De même, à l’aménagement de quatre voies supplémentaires pour les grues de parc (RTG) s’ajoute l’acquisition d’équipements additionnels de manutention, soit deux portiques de quai, cinq portiques de parc sur pneu en caoutchouc hybrides, deux chariots élévateurs et 10 tracteurs avec châssis remorques, pour, a précisé Edem Kokou Tengue, «rendre ces nouveaux espaces pleinement opérationnels».

Entre partenaires, on sait se regarder dans les yeux

Hub et canal de desserte

Si le développement économique du Togo est au cœur des activités du Port autonome de Lomé, l’assistance comme bras de mer aux pays sans littoral, comme le Niger, le Burkina Faso et le Mali, «qui sont des pays frères et amis», selon le ministre togolais en charge de l’Economie maritime, est une autre raison importante d’exister du port qui, en plus du business, a fait de l’intégration africaine, une valeur. D’où son attachement à offrir des services variés à la satisfaction d’une clientèle tout autant diversifiée .

En face, le président togolais Faure Gnassingbé (cravate bleue) et son homologue nigérien Mohamed Bazoum au Port de Lomé

Un constat heureux, sans doute partagé par le président nigérien Mohamed Bazoum qui a réhaussé de sa présence l’inauguration de la nouvelle extension de LCT. Un témoin privilégié dont la présence aux côtés de son hôte togolais, Faure Essozimna Gnassingbé, a été saisie par le ministre Edem Kokou Tengué, pour exprimer aux deux chefs de l’Etat, la reconnaissance de l’ensemble de la communauté portuaire «pour leurs efforts inlassables dans la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme violent et toutes les formes de remise en cause de la quiétude nécessaire au développement des échanges économiques entre le port de Lomé et le Niger».

TIL, MSC et CMH, des partenaires à saluer

Le projet d’extension de LCT, c’est aussi un investissement additionnel de 50 millions d’euros faite par la société LCT elle-même et une joint-venture entre MSC, la Mediterranean Shipping company et CMH, la China Merchants Holdings. «Des partenaires du Togo que nous saluons», n’a pas manqué de relever le ministre togolais en charge de l’Economie maritime. Avec cet atout capital, le Togo ne pouvait que tenir le statut de porte d’entrée de l’Afrique de l’Ouest.  Et qui, mieux que le ministre Edem Kokou Tengué peut mieux vendre ce bijou qu’est le Port autonome de Lomé? «Le port de Lomé est le 4e port à conteneur d’Afrique et le 96e dans le monde. C’est deux millions d’équivalent 20 pieds traités chaque année en ce qui concerne les conteneurs; c’est 30 millions de tonnes de marchandises traitées chaque année, avec plus de 50% de ces 30 millions de tonnes de marchandises destinées aux pays sans littoral qui entourent le Togo, notamment  le Burkina, le Niger, et dans une certaine mesure le Mali. Le port de Lomé c’est 75% des recettes fiscales, 80% des échanges commerciaux du Togo avec le reste du monde.»

De droite à gauche: e Premier ministre togolais Victoire (robe rouge) Tomegah, Dogbé, le directeur de Terminal Investment (TIL) David El-Bez, le vice-président de China Merchants Port Holdings Company Limited, Vincent Lu, et le ministre Edem Kokou Tengué

En tout cas, et le ministre Tengué en est logiquement fier, «aujourd’hui, à partir de Lomé où accostent les grands porte-conteneurs, de façon horizontale, les ports avoisinants sont livrés et de façon verticale, les pays de l’hinterland, à partir, désormais, des entrepôts de la Plateforme d’Adétikopé».

PIA, l’autre pied du PAL

«Nous connaissons tous le cycle vicieux qui déséquilibre fortement la balance commerciale des pays en développement, essentiellement africains: ces pays disposent d’immenses ressources naturelles et agricoles qui alimentent les usines des pays industrialisés. Et, paradoxalement, ils sont contraints d’importer, à des coûts exorbitants, les produits issus de la transformation de leurs propres matières premières… Le Togo semble avoir trouvé un début de solution à cette absurdité avec la mise en place de la Plateforme d’Adétikopé». Difficile d’exprimer mieux que la Rédaction de La Pilotine, le trimestriel des informations portuaires du Togo, la vision des autorités togolaises dans l’érection de PIA. A terme, PIA, inaugurée le 6 juin 2021, par le président togolais Faure Essozimna Gnassingbé, présentera la fière allure d’une véritable ville dans la ville avec son propre commissariat de police, sa caserne de sapeurs-pompiers, son usine de traitement de déchets, un guichet administratif unique doté de tous les services nécessaires à la vie citadine et aux affaires, etc.

Avec ses partenaires, le Togo offre une oreille attentive

Hub économique par excellence en devenir, PIA se décline en quatre activités notamment celle en rapport avec la chaîne des valeurs agricoles, celle de la gestion de la plateforme industrielle, celle en lien avec le textile, et enfin le port sec de six hectares qui doit servir à fluidifier les activités du Port autonome de Lomé d’où s’ébranlent de gros camions chargés de marchandises et divers produits, en direction de l’intérieur du pays et de l’hinterland ouest-africain, notamment le Burkina Faso, le Niger, le Mali. Bébé d’une relation d’intérêt et de confiance entre Arise IIP et l’Etat togolais, PIA offre toutes les commodités d’une ville moderne, et modèle, à ses habitants, visiteurs et autres investisseurs. PIA, est un projet gigantesque qui par la création de 35 000 emplois en vue, contribuera à combattre efficacement la pauvreté et à résorber le chômage, grande hantise de la jeunesse africaine, dont celle togolaise.

Projet inédit sur le continent et conçu pour donner un souffle nouveau à l’industrialisation du Togo et à l’intégration africaine, PIA, c’est un port sec de 150 000 TEU; un espace d’entreposage de 60 000 m2; un parc d’une capacité de 500 camions; un parc textile qui est le premier en Afrique de l’ouest; un parc solaire de 380 MW d’énergie; un guichet unique réunissant 26 autorités administratives nationales; une vison de développement durable qui a pour pilier le recyclage tout en restant à cheval sur le respect de l’environnement, soit le Zéro carbone.

PIA, c’est l’eldorado au Togo, sur 400 Ha d’écosystème industriel.

WACA avance, l’érosion recule

Comme tous les pays qui ont le bonheur d’avoir une ouverture sur la mer, mais aussi doivent subir les effets de l’érosion, le Togo n’est pas épargné par le phénomène dû à des causes naturelles, mais aussi anthropiques. La meilleure défense étant l’attaque et misant fortement sur l’économie maritime dans son plan d’industrialisation et de développement, le Togo a vite pris le taureau de la protection des côtes par les cornes. Et dans ce rôle de protecteur des côtes, excelle bien le projet WACA, acronyme anglais de West Africa Coastal Areas Management Program, qui, avec l’appui financier de la Banque mondiale s’est attaqué à la protection de la côte transfrontalière Bénin-Togo. Ces deux pays sont «maître de l’ouvrage», le Groupement Inros Lackner/Antea group agit, lui, en maître d’œuvre et mission de contrôle et Boscalis, est l’entreprise chargée des travaux proprement dits. D’une durée de 19 mois, les travaux de protection à long terme de la côte transfrontalière Bénin-Togo sont d’un coût de 35 293 375 240 FCFA HT pour un coût de 922 348 314 FCFA HT pour la mission de contrôle.

La protection des côtes, une priorité

Il faut rappeler que le programme WACA intervient dans un contexte de l’accélération de l’érosion côtière sur le Golfe de Guinée, et singulièrement sur le littoral togolais et béninois, occasionnant la dégradation du cadre de vie des populations, avec un impact socio-économique et environnemental important. De ces populations en délicatesse avec l’érosion, celles d’Agbodrafo et d’Aného au Togo et de Hillacondji et d’Agoué au Bénin apprécient bien l’implication de WACA. Grâce au projet, la construction et la réhabilitation d’épis, le rechargement en sable, le prolongement de brise-lames, l’érection de digues de sable, la construction d’infractions récréotouristiques, le comblement de bras morts lagunaires et la réalisation de moteur à sable, sont réalité ou en passe de l’être. Le tout rien que pour le bonheur de Togolais et de Béninois, qui vivent au quotidien avec la hantise de se voir rejoindre dans leur cadre de vie, par la mer qui a déjà englouti deux routes nationales togolaises.

Comme poisson dans l’eau

«L’Etat qui investit également en matière d’aquaculture pour pouvoir assurer l’autosuffisance, a mis des moyens conséquents pour pouvoir appuyer les aquaculteurs. L’Etat a également créé ce que nous appelons au Togo les IFAD (Instituts de formation en alternance pour le développement). Un de ces instituts, celui d’Elavagnon,  est consacré à l’aquaculture. La première cohorte de 113 diplômés a d’ailleurs reçu des mains du chef de l’Etat ses parchemins. Progressivement nous aidons ces diplômés, notamment ceux d’entre eux qui ne sont pas encore installés, à s’installer, à créer des coopératives dédiées à l’aquaculture pour faire émerger ce secteur dans notre pays.» C’est aux étudiants de cet institut dont il parle avec passion, que le ministre togolais de lEconomie maritime, de la pêche et de la protection côtière, Edem Kokou Tengué, au nom de l’action gouvernementale, a offert des cages flottantes, juste après avoir visité les installations d’aquaculture du lac Nangbéto.

Il n’y a pas que le port, il y a aussi les étudiants de l’IFAD aquaculture dans la danse du développement de la pêche

Concrètement, il s’agit pour le ministère d’appuyer techniquement les aquaculteurs avec l’installation des cages flottantes, les alevins et l’organisation des séances de formation sur les techniques ď’aquaculture. Cette volonté du Président de la République à accompagner ces jeunes professionnels démontre à suffisance que, la création de I’IFAD-Aquaculture est une bonne expérience qui matérialise sa volonté de promouvoir une formation professionnelle de qualité, l’auto-emploi des jeunes, le développement rural et de répondre aux besoins du secteur privé.

Le poisson rare de Faure Gnassingbé

«Nous devons agir sur les leviers qui dépendent de nous. Compter sur les ressources endogènes pour parvenir au mieux-être des populations togolaises». Cette réflexion force du président de la République togolaise, lors du premier séminaire gouvernemental de l’année 2023, tenu par l’Exécutif à Kpalimè, résume assez bien la vision de Faure Gnassingbé qui sait également sur quelle expertise compter pour conduire son projet d’offrir le meilleur à son peuple. C’est ainsi que ce flair grâce auquel il s’entoure de collaborateurs dévoués à la cause des populations, l’a conduit à Maersk Togo d’où il est ressorti, avec, à ses côtés, un certain Edem Kokou Tengué qui était le directeur de cette filiale. Convaincu qu’il tenait l’oiseau rare pour ne pas dire le poisson rare pour gérer les affaires maritimes, la pêche et la protection côtière du Togo.

Time is money, aime dire le ministre Edem Kokou Tengué, au pas de course comme toujours quand le devoir l’appelle

Et comme si ce maroquin qu’il détient depuis le 1er octobre 2020, avec l’efficacité dont il a fait une valeur cardinale, n’était fait que pour lui, le ministre, doté d’une expérience hors-pair et d’un carnet d’adresse épais, est de ces hommes qui savent que seul on va vite mais qu’ensemble on va plus loin. Un de ses atouts de choix est sa capacité d’écoute de ses collaborateurs, ses «amis de tous les jours», comme lui-même les qualifie. Edem Kokou Tengue, l’un de ces hommes qui confirment l’adage selon lequel «aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années» est certain d’une chose: «Sous le leadership de son commandant de bord Faure Gnassingbé, le navire Togo ne peut qu’aller à bon port».

Par Morin YAMONGBE