Trois présumés trafiquants d’ivoire arrêtés en flagrant délit de détention, de circulation et de la commercialisation illégale de huit défenses d’éléphants, le 28 mai 2021 à Kara, ont été déférés à la prison civile de la même ville, le 31 mai 2021. L’arrestation a été possible grâce aux agents de la Brigade de Recherche et d’Investigation (BRI) et du Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières (MERF) en collaboration avec EAGLE-Togo.
Ces présumés trafiquants qui ont été interpellés au moment où ils s’apprêtaient à écouler les huit défenses d’éléphants, une espèce intégralement protégée par les lois nationales et la convention CITES, sont impliqués dans un réseau criminel international très organisé. Ils faisaient passer en contrebande, les défenses d’éléphants à travers les frontières de la sous-région, notamment du Bénin et du Burkina Faso d’où proviennent les défenses d’éléphants.
Une fois arrêtés, les nommés LAMBONI Mianam, Togolais résidant à Dapaong, MAÎGA Ibrahim, commerçant malien vivant au Bénin et NOUROU Abiboulaye, commerçant nigérien, basé à Kétao sont d’abord mis en garde à vue à la BRI de Kara, avant d’être déférés à la prison civile de Kara, après avoir reconnu les faits à eux reprochés devant le procureur. Ils encourent une peine de prison allant d’un à cinq ans et d’une amende d’un (01) million à cinquante (50) millions de Francs CFA.
Tout d’abord, c’est deux présumés trafiquants de défenses d’éléphants, Mianam et Ibrahim qui ont été interpellés par les éléments de la BRI en pleine négociation de vente de huit défenses d’éléphants qu’ils ont soigneusement mis dans un sac sous formes d’un colis avant de dissimuler le tout dans un autre sac. Après la saisie des défenses d’éléphants, une perquisition à l’hôtel où logeaient les présumés trafiquants n’a permis d’avoir aucun autre objet ou défense d’éléphant, mais a par contre conduit à l’arrestation du troisième présumé trafiquant, qui était resté dans une chambre dudit hôtel attendant ses amis qui sont allés faire la transaction des défenses d’éléphants. Dans leurs premières déclarations, les présumés trafiquants ont reconnu les faits qui leur ont été reprochés.
Pourtant, le nouveau code pénal dans son volet environnement renforce la protection de la faune et la flore. L’article 761 de ce code dispose: «La destruction et la commercialisation, directe ou indirecte, sans droit d’espèces animales ou végétales protégées en vertu des dispositions législatives et réglementaires en vigueur et des conventions internationales auxquelles la République du Togo est partie est punie d’une peine d’un à cinq ans d’emprisonnement et d’une amende d’un million à cinquante millions sans préjudice de toute autre disposition du présent code».
Et, l’article 796 de ce même code exprime: «Quiconque fait circuler, vend, importe, exporte ou fait transiter le animaux sauvages, vivants, des trophées sans autorisation est puni d’une peine d’emprisonnement d’un à six mois et d’une amende de cent mille à cinq cent mille francs CFA ou de l’une de ces deux peines»
Ce qui est constant après cette arrestation est que les trois présumés trafiquants interpellés ont joué un rôle important dans l’achat et le convoyage des défenses d’éléphants du Burkina Faso et du Bénin pour Kara.
Cette arrestation concernant le trafic de l’ivoire réalisée par la BRI fait suite à deux opérations d’arrestation de sept présumés trafiquants réalisées le mois dernier: une opération d’arrestation de trois présumés trafiquants en possession de six défenses d’éléphants a été réalisée par les agents de l’Office Central de Répression du Trafic Illicite des Drogues et de Blanchiment (OCRTIDB) et du MERF en collaboration avec EAGLE-Togo, le mercredi 14 avril 2021 à Lomé et une autre opération d’arrestation des trafiquants d’ivoire réalisée à Kara par les agents de la BRI et du MERF toujours avec la collaboration d’EAGLE-Togo, où quatre présumés trafiquants opérant dans le commerce illégal de l’ivoire ont aussi été interpellés le vendredi 23 avril 2021 en possession de quatre défenses d’éléphants. (EAGLE-Togo)