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Togo: une campagne, deux messages!

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C'est dans une ambiance de gaîté et de fraternité que les militants des partis politiques se mobilisent derrière leurs partis (Ph. d'archives)

Les élections législatives et régionales couplées du 29 avril sont très attendues par les Togolais qui s’y préparent par une campagne qui connaît une ferveur appréciable et baignant dans une ambiance fraternelle. Certes, les piques et répliques acerbes ne manquent pas, mais tout est emballé dans ce respect que savent se vouer des gens qui se reconnaissent d’une même famille avant d’être des adversaires politiques. Toutefois, il faut le dire de go, les enjeux de ces élections, notamment les législatives, ne sont pas des moindres pour le pays. Ils sont même capitaux pour l’avenir du Togo qui a presque toujours connu des élections législatives sans grosses vagues, au contraire de présidentielles qui se sont succédé avec leur lot de violences et de deuils vécus par de nombreuses familles. Du fait de la boulimie du pouvoir, il y a ceux qui veulent le garder et ceux qui le cherchent par tous les moyens, le chapelet des victimes innocentes est fastidieux à égrener.

Du coup, l’un des enjeux primordiaux des élections de ce lundi 29 avril, est de mettre en place, selon la nouvelle constitution adoptée en deuxième lecture par les élus du peuple, mais non encore promulguée par le chef de l’Etat, une assemblée nationale qui aura tous les pouvoirs. En effet, c’est le Parlement qui aura pour mission d’élire un président de la république dans un rôle honorifique, et surtout le président du Conseil des ministres qui aura la réalité du pouvoir et de la représentation du Togo à l’international. Avec le régime parlementaire qui constitue une nouveauté dans son histoire politique, le Togo tourne le dos, aux violences sanglantes engendrées par la présidentielle qui divise les Togolais et détricote la cohésion sociale et met à mal la paix. De plus, le régime parlementaire, qui a d’ailleurs été longtemps réclamé par l’opposition au vu de l’omnipotence et l’omniscience d’un seul homme, offrira également l’opportunité au Trésor public d’économiser de l’argent qui servira à créer des emplois pour une jeunesse en majorité désoeuvrée, et comme tous les jeunes africains, en perte de repère.

Si elle n’est pas viciée dans la pratique, cette nouvelle constitution votée par 87% sur 87 des élus du peuple, fera, à n’en point douter, le bonheur des Togolais aspirant au développement dans la paix. Sauf que le timing de son avènement est contesté par une partie de l’opposition et de la société civile qui, à cause du déficit de confiance avec les gouvernants, y voient un piège de taille, celui que Faure Gnassingbé demeure au pouvoir, ad vitam aeternam. A ce titre, seul le travail sur le terrain pour mobiliser le peuple autour de son programme, reste la meilleure alternative et l’arme infaillible pour une opposition dont le leader pourrait occuper le fauteuil de président ou celui, plus convoité, de président du Conseil des ministres, qui sera le leader du parti majoritaire. A tous points de vue, le nouveau texte est une assurance démocratique certaine pour le Togo. Il faut, juste que les règles constitutionnelles soient inviolables. Et les gardiens de la Constitution et le peuple togolais, veilleront, sans doute à ce que la constitution ne connaisse pas ce mauvais sort.

La campagne aux messages pour les législatives et pour ou contre la nouvelle constitution se poursuit, en attendant les votes du 29 avril. Pour l’heure, les candidats à l’Assemblée nationale continuent la chasse aux voix par divers moyens de séduction d’un potentiel électorat qui ne jure que pour un développement du Togo et de tout le Togo, dans la paix!

Par Wakat Séra