Ceci est une tribune de l’éditorialiste Josué Bonkoungou sur la levée du blocage de la voie ferroviaire.
Nous avons constaté, dans la soirée de mardi 28 novembre 2023, que les barricades érigées par une poignée d’individus depuis le 21 novembre dernier, ont été relativement levées, permettant aux trains de reprendre leurs circulations pour la desserte du pays.
Une accalmie assez précaire et pas rassurante car les obstacles qui ont servi à bloquer la voie ferrée n’ont pas été totalement dégagés, mais juste déplacés à quelques mètres de la voie, sur exigence des auteurs du blocage. Ce qui laisse planer le doute d’une éventuelle reprise des hostilités.
Qu’à cela ne tienne ! Ces actes ne doivent pas rester impunis. Selon les chiffres recueillis auprès de l’exploitant du réseau (SITARAIL), 14 trains (soit l’équivalent de 560 camions car 1 seul train équivaut à 40 camions) de marchandises ont été empêchés de circuler durant la semaine de blocage. Dans ce contexte particulièrement difficile de notre pays, où nos Autorités et forces combattants consentent d’énormes efforts et sacrifices pour escorter, le plus souvent, des dizaines de camions afin de ravitailler des localités, on ne peut pas admettre qu’une poignée d’individus, à visages découverts, bloquent un circuit d’approvisionnement majeur de notre pays.
Il est important de savoir que :
– Le chemin de fer Ouaga-Abidjan fait circuler annuellement près 2 000 trains de marchandises, soit l’équivalent de plus de 30 000 camions. Ce qui contribue à préserver notre réseau routier.
– Environ 1 000 000 de tonnes de marchandises, composées de produits de grande consommation (hydrocarbures, denrées alimentaires, produits pharmaceutiques, matériels miniers,…) transitent annuellement par rail.
– Ces marchandises appartiennent ou sont destinées essentiellement à des sociétés, opérateurs économiques ou particuliers burkinabè.
– Des milliers d’emplois directs et indirects sont liés à l’activité ferroviaire.
– Le chemin de fer interconnecte nos ports secs de Bobo et Ouaga aux ports maritimes d’Abidjan, et présente moins de contraintes dans les opérations portuaires, contrairement aux camions.
De tout ce qui précède, il est important d’œuvrer à la préservation de cet outil qui joue un rôle socioéconomique majeur entre nos pays. Un arrêt de l’activité ferroviaire va engendrer une pression insupportable sur nos réseaux et corridors routiers (déjà éprouvés par diverses causes) par lesquels transitent également les flux commerciaux de nos voisins de l’hinterland.
Le blocage n’est donc pas la solution qui aidera nos autorités et notre pays. Sachons raison garder !
Tribune de Josué Bonkoungou (Éditorialiste)