Chaque 16 mars est consacré Journée internationale du travail social dans le monde. Au Burkina Faso, bien que les travailleurs sociaux soient sollicités sur beaucoup de fronts pour une population plus épanouie, cette journée importante célébrée partout, passe inaperçue. C’est pourquoi, l’Association burkinabè des Professionnels de l’Assistance Sociale (ABPAS), à travers une déclaration, a annoncé qu’elle mène une réflexion afin de trouver « une meilleure formule » pour commémorer cette « importante journée » dans le pays des « Hommes intègres ».
Déclaration de l’ABPAS à l’occasion de la Journée Internationale du Travail Social
Aujourd’hui 16 mars, 3ème mardi dudit mois, la communauté internationale de concert avec l’ensemble des Travailleuses et Travailleurs Sociaux du monde commémorent à l’unissons ce jour spécial, dédié au «Travail Social», pour reconnaître tout le mérite, la place et le rôle de cette science contemporaine dans la vie de l’Homme en société.
Commémorée cette année sous le thème : « Je suis parce que nous sommes : renforcer la solidarité sociale et la connectivité mondiale », cette journée, faut-il le rappeler, a été déclarée «Journée Internationale du Travail Social» et lancée en 1983 au siège des Nations Unies à New York par la Fédération Internationale des Travailleurs Sociaux (FITS) à laquelle s’est jointe l’Association Internationale des Ecoles de Travail Social (AIETS). Elle vise à reconnaître les lettres de noblesse et à louer avec éclat et solennité tous les éloges et mérites dus au travail social.
Aussi, elle offre l’opportunité à l’ensemble des Travailleurs Sociaux du monde entier de mener des réflexions profondes et fécondes sur l’importante et essentielle contribution du travail social à la création des conditions optimales et d’un environnement propice pour assurer à l’humanité tout entière un plein épanouissement social sur toute l’étendue de la planète.
Cette année, elle est célébrée dans un contexte mondial et régional marqué par des tensions sociopolitiques dans plusieurs pays, aggravées par la pandémie de la maladie à coronavirus qui menace le vivre-ensemble à l’échelle des nations et compromet le bien-être social des personnes, des groupes et des communautés.
Au Burkina Faso, la célébration de cette journée coïncide avec l’enclenchement d’un processus de réconciliation nationale entre les fils et filles, consécutive au constat d’une ambiance politique, sociale et sécuritaire délétère qui contribue à détériorer le tissu social et mettre en mal le sentiment d’appartenance à la mère patrie et la cohésion sociale, jadis considérés comme des vertus et piliers essentiels qui caractérisent le pays des Hommes intègres.
Aussi, au regard du contexte actuel de notre société, marqué par des tensions et l’effritement des valeurs cardinales de la solidarité, de justice et d’équité sociales qui compromettent la satisfaction des besoins fondamentaux de l’homme et du vivre-ensemble, le choix du thème de cette année trouve toute son importance et sa pertinence pour la survie et le bien-être de toutes les communautés. En effet, cette réflexion voulue par la communauté mondiale et arrimée à la vision claire de l’agenda mondial 2020-2030 qui dispose que : pour le travail social et le développement social cadre: «co-construire une transformation sociale inclusive » constitue incontestablement une forte interpellation à l’endroit des décideurs politiques, administratifs et techniques, de même que les acteurs, les partenaires financiers et les bénéficiaires. Il est indéniable que l’humanité fait face à des défis multiples et multiformes dans le domaine social qui commandent que plus d’attention, d’énergie et de ressources soient consacrées pour garantir lui un meilleur avenir.
Cette réflexion thématique soulève l’impérieuse nécessité de mutualiser les compétences, les ressources et les efforts dans l’éducation des hommes et des femmes, des groupes, des communautés et des sociétés en matière de la vie humaine et solidaire en communauté et en société, car comme le disait Martin Luther King « grâce à notre génie scientifique et technologique, nous avons fait de ce monde un quartier. Et maintenant, par notre engagement moral et éthique, nous devons en faire une fraternité. Nous devons tous apprendre à vivre ensemble en tant que frères, sinon nous périrons ensemble en tant qu’idiots ». Et Pierre Rabhi renchérit en ces termes « la planète Terre est à ce jour la seule oasis de vie que nous connaissons au sein d’un immense désert sidéral. En prendre soin, respecter son intégrité physique et biologique, tirer parti de ses ressources avec modération, y instaurer la paix et la solidarité entre les humains, dans le respect de toute forme de vie, est le projet le plus réaliste, le plus magnifique qui soit ». Nous devons de ce fait œuvrer ensemble et dans un esprit de solidarité sociale pour la réussite planétaire, car l’échec d’un pays entraîne également celui du monde. L’ouverture des pays comme le nôtre aux autres peuples et au reste du monde s’impose irréversiblement à toutes les nations sans exception, en ce sens qu’aucun pays ne peut vivre aujourd’hui, ni réussir et vivre en vase clos sans les autres.
Ainsi, ce thème doit nous inspirer et nous interpeller avec insistance sur l’interdépendance des personnes et des communautés, des sociétés au plan national et international, mais surtout sur la nécessité de concevoir des politiques cohérentes, structurantes, adaptées et efficaces pour l’implémentation des prestations de services sociaux au bénéfice des couches sociales vulnérables et défavorisées dans un esprit de justice sociale, d’équité et d’inclusion.
Les travailleurs sociaux du monde et particulièrement ceux et celles du Burkina Faso doivent se donner pour tâches et missions essentielles de poursuivre sans relâche la vulgarisation des messages relatifs au thème de cette année et de la vision globale de l’Agenda mondial 2020-2030 auprès des collectivités, des milieux de travail et au niveau de toutes les instances décisionnelles par tous les moyens et approches possibles. Aussi devrons-nous œuvrer en vue de traduire en actions concrètes la vision du thème, afin d’amorcer un véritable développement social durable.
Pour gagner ce pari important, il me plait d’inviter tous les travailleurs sociaux du Burkina Faso, toutes filières confondues à s’approprier davantage la vision et le contenu du thème dans l’accomplissement leurs attributions et missions respectives et complémentaires, mais surtout s’évertuer à être maitres des techniques, méthodes et approches en travail social et les faire valoir avec fierté et professionnalisme partout où cela est nécessaire et ce, conformément aux principes et valeurs en travail social.
L’Association Burkinabé des professionnels de l’Assistance Sociale (ABPAS) depuis un certain temps mène des réflexions, afin de trouver une meilleure formule qui sied pour la célébration annuelle de cette importante journée consacrée au travail social et aux professionnels en travail social.
Bonne fête commémorative dans une forte inspiration qualitative à tous les Travailleurs Sociaux du Burkina Faso !
Vive le travail social, en vue du développement durable de notre cher pays !
Vive les travailleurs sociaux
Vive l’ABPAS !
Vive le Burkina Faso !
Le Président
Boureima de Salam OUEDRAOGO
Officier de l’ordre de l’Etalon