Accueil A la une Trois capitaines mis aux arrêts au Burkina: les conditions de Damiba violées?

Trois capitaines mis aux arrêts au Burkina: les conditions de Damiba violées?

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L'ancien président Damiba (Photo d'archives)

Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba avait «proposé lui-même sa démission» de ses fonctions de président du Faso, le 2 octobre 2022, suite à une médiation conduite par les leaders coutumiers et religieux. Mais avant de rendre le tablier, le tombeur de Roch Kaboré avait mis  dans la balance sept conditions dont «la garantie de la sécurité et de la non-poursuite des FDS engagés à ses côtés», «la garantie de sa sécurité et de ses droits, ainsi que ceux de ses collaborateurs». Toutes les sept conditions avaient été acceptées par le Capitaine Ibrahim Traoré en vue d’un dénouement heureux et pacifique de la crise. Ce qui avait permis d’éviter un affrontement entre frères d’armes et porter le capitaine Traoré au pouvoir.

Désigné président de la Transition burkinabè par les Assises nationales, le Capitaine Ibrahim Traoré est-il sur le point de violer certains préalables imposés par son prédécesseur avant son retrait des affaires? En effet, des officiers réputés être proches du lieutenant-colonel Damiba et qui l’avaient suivi dans son exil au Togo ont été mis aux arrêts et extradés de ce pays vers le Burkina Faso.

Il s’agit des capitaines Sidsoré Abdoul Kader Ouédraogo, Hassan Salem Diallo et Didas Charles Ouédraogo, tous des pilotes de l’Armée burkinabè. Les trois hommes se sont montrés très actifs dans la prise de pouvoir du lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba en janvier 2022 avec le capitaine Sidsoré Abdoul Kader Ouédraogo qui avait lu à la télévision nationale, la première déclaration de proclamation du MPSR.

Interpellés et mis aux arrêts, des faits «de vol d’aéronef», «de désertion» et «de complot» contre le pouvoir de transition sont reprochés à ces éléments qui ont juré fidélité à l’ancien président qui a passé environ huit mois au pouvoir. Des informations font également état de «procédure militaire enclenchée» à l’encontre des trois officiers de l’Armée burkinabè.

Ces deux points dans les revendications du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba que sont «la garantie de la sécurité et de la non-poursuite des FDS engagés à ses côtés», «la garantie de sa sécurité et de ses droits, ainsi que ceux de ses collaborateurs» semblent être passés outre par les nouvelles autorités du pays avec l’interpellation des trois capitaines.

A moins que les raisons avancées pour expliquer la mise aux arrêts de ces officiers ne servent d’alibi pour masquer une «chasse aux sorcières» contre les dissidents du pouvoir en place. Mais, considérant fondés les mobiles, entre autres, «de complot», ces interpellations pourraient ne pas être considérées comme une violation des conditions de Damiba.

Le moins que l’on puisse dire c’est que la ‘‘marmite’’ de la cohésion sociale au sein des FDS est sale au vu du climat qui y règne depuis un certain temps. Il est pourtant impérieux et il est grand temps que la grande muette qui n’est plus si muette se soude et fasse front commun contre l’hydre terroriste qui demeure le véritable ennemi à combattre.

Par Siaka CISSE (Stagiaire)