L’opposition politique du Burkina Faso, a exigé, face à la presse ce mardi 10 mars 2020, une « enquête indépendante » sur la tuerie de 43 personnes au Nord du pays dans trois villages Peulh que sont Barga, Dinguila et Rarndola.
Les porte-parole de l’opposition que sont Carlos Toé, président du Mouvement pour le Citoyen du Renouveau (MCR) et Amadou Diemdioda Dicko, vice-président de l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC) ont, d’entrer de jeu, condamné cet acte odieux ». L’opposition exprime sa « profonde indignation après avoir appris que 43 civils burkinabè ont été massacrés et six autres blessés », ont-ils affirmé avant de souligner qu’« au regard de la gravité de ce drame et de la confusion qui l’entoure, l’opposition exige une enquête indépendante ».
Pour l’opposition, « c’est le mauvais traitement de l’affaire Yirgou par le pouvoir qui a fait le lit d’autres massacres, dont le dernier en date est celui de Barga. Le gouvernement est coupable d’avoir laissé faire, d’avoir assuré l’impunité des différents auteurs, et d’avoir abandonné les populations burkinabè aux mains des terroristes ». Les conférenciers ont d’ailleurs rappelé que le drame de Yirgou est à son 435ème jour aujourd’hui sans jugement.
Face à la crise que traversent actuellement les médias publics burkinabè, de l’avis des conférenciers, il ne s’agit ni plus ni moins d’une cabale du pouvoir en place afin de « chasser les journalistes professionnels et neutres, pour les remplacer par des griots acquis à sa cause », jugeant cela comme « un net recul ».
L’opposition condamne l’attitude du gouvernement qu’il invite à renouer un dialogue « sincère » avec les travailleurs des médias de l’Etat.
Quant aux attaques armées qualifiées de terroristes qui endeuillent de façon récurrente le Burkina Faso, « nous avons simplement affaire à un régime sans vision, qui a passé son temps à accuser son prédécesseur d’avoir négocié avec les terroristes, pour lui-même recourir finalement aux mêmes recettes ».
Sur cette préoccupation qui a causé plus de 700 morts et fait environ 700 000 déplacés internes, toute initiative susceptible d’arrêter les massacres des Burkinabè et ramener la paix et la quiétude, est la bienvenue, selon l’opposition.
Le regroupement de la trentaine de partis dirigés par Zéphirin Diabré, leader de l’opposition burkinabè, a terminé sa communication sur les deux cas confirmés au coronavirus à Ouagadougou. La coalition demande au gouvernement de démarrer dès maintenant une vaste campagne de sensibilisation des citoyens pour prévenir et prendre en charge rapidement les éventuels autres cas.
Par Bernard BOUGOUM