Khalifa Guesmi, un journaliste de la radio privée tunisienne Mosaïque FM, a été condamné en appel à cinq ans de prison pour avoir divulgué des informations sécuritaires, a indiqué, mercredi 16 mai 2023, son avocat à l’AFP. Un policier accusé d’avoir fourni des informations à ce journaliste a, quant à lui, écopé d’une peine de 10 ans.
C’est la plus lourde peine jamais infligée à un journaliste dans ce pays. Khalifa Guesmi de la radio privée tunisienne Mosaïque FM a été condamné, mardi, en appel, à cinq ans de prison pour avoir divulgué des informations sur les services de sécurité.
Le reporter de la radio la plus écoutée en Tunisie a été reconnu coupable d’avoir «participé à la divulgation intentionnelle d’informations relatives aux opérations d’interception, d’infiltration, de surveillance audiovisuelle ou des données qui y sont collectées», a précisé Me Rahal Jallali à l’AFP.
Les organisations de la société civile tunisienne ont dénoncé, dans un communiqué commun, une «tentative précipitée de punir les journalistes et de les mettre à genoux en exploitant le système judiciaire». Un jugement «injuste», selon elles, «qui s’inscrit dans le cadre de la politique de restriction de la liberté de la presse et d’opinion en Tunisie».
Le journaliste Khalifa Guesmi qui avait déjà été condamné, en première instance, en novembre 2022, à un an de prison, assure avoir déposé un recours en cassation et est pour le moment maintenu en liberté provisoire, a confirmé son avocat.
Un policier, poursuivi dans la même affaire et accusé d’avoir fourni des informations au journaliste, a été condamné à 10 ans de prison en appel. Il avait été condamné à trois ans de réclusion en première instance.
Dans le classement de Reporter Sans Frontière (RSF) sur la liberté de la Presse, la Tunisie a perdu 27 places et dégringole au 121 rang sur 180 pays.
Par Wakat Séra
