L’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) a adopté une stratégie de développement des pôles énergétiques en vue de booster l’offre en énergie dans les pays de son espace. Cette stratégie qui a pour ambition de renforcer l’intégration énergétique des États membres de l’Union, s’étend jusqu’en 2033.
La Commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) tient du 14 au 18 novembre 2022 à Ouagadougou, un atelier d’information et de sensibilisation à l’endroit des journalistes des pays de son espace sur son Cadre d’Actions prioritaires (CAP 2025). Cet atelier a été l’occasion de livrer plusieurs communications aux acteurs des médias.
Le département de l’Energie et des Mines de la Commission a informé de l’adoption de la décision n°10/2022/CM/UEMOA portant Stratégie de développement de pôles énergétiques (SDPE) dans l’espace communautaire. Cette stratégie qui est établie à l’horizon 2033, vise à renforcer l’intégration énergétique entre les huit États membres de l’UEMOA.
La décision de l’Union est partie du constat de l’accès difficile de ses pays membres à l’énergie, avec seulement 47% des populations qui y ont accès dont 17% dans les zones rurales, selon des chiffres communiqués par le département de l’Energie et des Mines.
Selon le directeur de l’Énergie et des Mines de la Commission de l’UEMOA, Lansana Ouédraogo, la nouvelle stratégie prévoit la mise en place de trois pôles énergétiques. Il s’agit du pôle énergétique de la Côte d’Ivoire qui devra s’appuyer sur les ressources hydrauliques, gazières, solaires et en biomasse. Elle a pour zones d’influence la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Burkina Faso, le Mali et le Togo.
Le pôle énergétique Niger qui est organisé autour des ressources pétrolières, gazières, minières (charbon) et solaires. Des matières dont sont dotés l’ensemble pays de la zone d’influence du pôle que sont le Niger, le Bénin, le Burkina Faso et le Togo.
Quant au pôle énergétique Sénégal, il se base essentiellement sur les ressources gazières, hydrauliques et solaires. Sa zone d’influence comprend le Sénégal, la Guinée-Bissau, le Mali et les pays voisins non membres de l’UEMOA.
A en croire Lansana Ouédraogo, le développement de ses pôles énergétiques a été instauré après des prévisions établies sur la demande d’ici à 2033. Cette demande, selon M. Ouédraogo, est estimée à 69 299 GWh, au moment où la “puissance installée est de 25 219 MW”.
Selon le directeur de l’Energie et des Mines, la puissance totale à développer sur la période 2022-2026 est de 7 603 MW dont 3 245 MW pour le pôle Sénégal, 2501 MW pour le pôle Côte d’Ivoire, et 1 858 MW pour le pôle Niger.
La mise en œuvre de la stratégie de l’UEMOA se structure autour de cinq axes stratégiques. Il s’agit du renforcement des cadres institutionnel et réglementaire du secteur de l’électricité, la valorisation du potentiel des ressources énergétiques disponibles, le renforcement des réseaux de transport et l’interconnexion de tous les pays de l’Union, le développement de la production d’électricité en qualité et quantité suffisantes et à moindre coût pour l’ensemble des acteurs économiques, la mobilisation des financements innovants et concessionnels pour la mise en œuvre du développement des pôles énergétiques.
Par Wakat Séra