TOAMASINA, Madagascar, 10 avril 2025/ — Une fillette de neuf ans peut maintenant rêver grand depuis l’opération chirurgicale réalisée par l’ONG internationale Mercy Ships (www.MercyShips.org) qui lui a permis de retrouver la mobilité de ses bras, des années après qu’ils ont été figées par de graves brûlures.
Pour Annica, originaire du district d’Amparafaravola à Madagascar, les tâches quotidiennes comme s’habiller, lever la main en classe ou se brosser les cheveux étaient devenues des frustrations permanentes.
Quand elle était toute petite, elle a été brûlée au deuxième degré sur les bras alors qu’elle déambulait dans la rue près du restaurant de sa tante, où les adultes préparaient et vendaient de la nourriture.
« Elle s’est assise sur le couvercle de la marmite – c’était une grosse marmite », se souvient sa mère, Felicia. « Le couvercle a glissé et elle est tombée dans la marmite. Je pleurais tous les matins en la regardant car je pensais que ma fille ne survivrait pas à ce drame. »
L’accident lui a brûlé le dos, le torse et les bras, et son rétablissement a été semé d’embûches. Le traitement initial d’Annica a été interrompu lorsque son infirmière a été mutée hors de la ville. Une visite chez un guérisseur traditionnel a aggravé son état et une infection s’est déclarée.
Ses parents ont alors cherché une solution dans la capitale du district, et une infirmière missionnaire l’a soignée pendant huit mois. Lorsqu’elle a guéri à l’âge de trois ans, des contractures s’étaient formées, limitant considérablement les mouvements de ses bras.
En grandissant, Annica avait besoin du soutien de sa mère pour accomplir des tâches quotidiennes simples, comme enfiler une robe ou aller chercher de l’eau. À l’école, elle avait du mal à faire des gestes pourtant naturels aux autres enfants, comme courir, jouer au basket ou écrire au tableau.
Charles, le professeur d’Annica, nous a expliqué son état d’esprit : « Elle était un peu réservée avec ses amis et elle a développé un complexe d’infériorité. Elle n’avait pas le courage de faire quoi que ce soit. »
Également responsables de leurs cinq autres enfants, ses parents se sont de plus en plus inquiétés pour son avenir et ont même envisagé de contracter un prêt.
« Comme nous n’avions pas les moyens, nous avons pensé à demander un soutien financier à d’autres personnes pour pouvoir faire opérer Annica », explique Tojoniaina, le père d’Annica.
C’est alors qu’un voisin leur a parlé de son opération gratuite par Mercy Ships en 2015.
Lorsque l’Africa Mercy® est revenu à Madagascar en 2024, Annica a embarqué à bord du navire-hôpital pour bénéficier d’une chirurgie reconstructive gratuite.
L’opération d’Annica était complexe : les chirurgiens ont effectué des greffes de peau pour restaurer la mobilité de ses bras et s’assurer que les contractures des brûlures ne se reproduiraient pas.
« Lors de sa première blessure, les zones brûlées se sont infectées et une partie de la peau est morte. Nous avons dû prélever de la nouvelle peau sur d’autres parties de son corps pour couvrir ce qu’elle avait perdu », explique le Dr Venter, chirurgien reconstructeur bénévole sud-africain. « Ainsi, elle a suffisamment de peau pour ne pas retrouver son ancienne déformation. »
Pendant les six semaines qui ont suivi l’opération, les bras d’Annica ont été maintenus par des attelles et elle a porté des vêtements compressifs pour aider à remodeler ses cicatrices. Elle a poursuivi sa rééducation avec Kaylee Earll, kinésithérapeute bénévole américaine.
« Elle était très déterminée à tout faire elle-même, de sorte qu’elle n’acceptait aucune aide de sa grand-mère », a déclaré Kaylee, constatant qu’Annica embrassait déjà sa nouvelle indépendance.
« Quand vous ne pouvez pas vraiment courir parce que vos bras sont coincés le long de votre corps, et que soudain vous y arrivez, vous vous sentez tellement libre. »
Avant de quitter l’hôpital, Annica a appris qu’elle avait réussi ses derniers examens scolaires. Elle pouvait donc suivre sa dernière année d’école primaire et commencer l’école secondaire l’année suivante.
Le retour à la maison d’Annica et sa transformation ont été célébrés lors d’un grand dîner familial.
« Elle se peigne les cheveux toute seule maintenant, elle est capable d’enlever ses vêtements… elle peut jouer au basket-ball », explique sa grand-mère.
Le père d’Annica s’est émerveillé de ce changement. « Je pensais qu’elle ne serait jamais capable de faire tout cela », témoigne-t-il. « Je suis très heureux parce que j’ai l’impression qu’elle ne s’est jamais brûlée. »
Alors qu’elle se prépare pour la prochaine année scolaire, Annica, qui aspire à devenir enseignante, est bien consciente de ses nouvelles capacités. « Je suis contente parce que maintenant j’arrive à écrire tout en haut du tableau et même à le nettoyer tout entier ! » dit-elle. « Elle aura plus confiance en elle parce qu’elle n’a plus de problèmes avec ses bras », déclare son professeur. « Nous pouvons l’aider à atteindre ses objectifs. « Elle pourra donner le meilleur d’elle-même maintenant qu’elle n’a plus d’obstacles ».