Du 4 au 8 juillet 2019, le Niger a sonné le tocsin autour des différents problèmes qui minent l’Afrique, mais surtout pour se pencher les perspectives de développement du continent, largement entravé par un cancer nommé terrorisme. En intrépide soldat de la sécurité, et ce malgré les coups portés à son armée et aux populations civiles par les hommes sans foi ni loi, le chef de l’Etat nigérien maintient le cap vers l’émergence pour son pays, mais aussi pour l’union et l’unité indispensables au décollage économique de l’Afrique. Rarement départi de l’humilité dont il a seul le secret, et sans vouloir prétendre accéder au panthéon des pères du projet des Etats unis d’Afrique, Mahamadou Issoufou, n’en rassemble pas moins ses pairs autour des questions préoccupantes du continent. L’illustration parfaite est donnée par cette conférence des chefs de l’Etat de l’Union africaine qui marque un tournant important dans la vie de l’organisation régionale. Grâce à son leadership de plus en plus prononcé, et ses perspectives pour le Niger qui entend conquérir la place qui est la sienne dans le vaste ensemble politico-économique africain, n’a pas lésiné sur les moyens et sur le légendaire accueil africain pour donner son propre lit à ses nombreux invités dont aucun n’a voulu se faire conter les événements de taille au menu de la conférence au sommet que le Niger abrite, paré de ses plus beaux atours.
Mais plus que le faire-voir, c’est sur le faire-faire que Mahamadou Issoufou et les membres de l’Agence UA Niger 2019, cheville ouvrière de l’organisation de la Conférence ont jeté leur dévolu. Passer des mots aux actes. Telle est leur recette qui donne à l’Afrique entière, des raisons d’espérer. «Tout le monde doit mettre la main à la pâte afin que nous sortions notre continent des ornières du sous-développement et pour lui faire occuper la place de choix qui doit lui revenir dans le concert des continents». Foi d’un haut-cadre nigérien qui ne dit pas autre chose que son chef de l’Etat selon qui, les intérêts égoïstes et personnels doivent être bannis au profit de la seule survie du continent africain. Comme dirait l’autre, dans l’esprit de du président nigérien, il est temps de privilégier le mieux-être de tous les Africains au détriment de l’option suicidaire des micro-Etats. Il vaut donc mieux être queue du lion Afrique qu’être tête du rat Niger. Et c’est dans cette logique que, le Niger a mis les petits plats dans les grands en rassemblant tous les Africains au chevet d’un continent qui a longtemps souffert des déchirements entre ses fils qui se sont toujours entendus sur leur mésentente. Le tableau est assez éloquent en termes de participation: au titre des délégations, 55 pays ont été enregistrés sur 56 enregistrés, soit 2238 inscrits dont, 30 présidents de la république, 38 ministres des Affaires étrangères et 20 premières dames. 245 événements parallèles ont été organisés par l’UA, sur diverses thématiques comme la Central Banque, l’OAFLAD, l’OAFLAD premières dames, le forum de la société civile, l’autonomisation des femmes et des filles, le Business forum, la ZLECAF, la santé publique, le Haut dialogue politique, l’énergie renouvelable.
Quant au pays hôte, il a également mis le turbo moteur pour marquer d’une empreinte indélébile sur cette conférence qui a connu le lancement de la Zone de libre échange économique africaine qui a connu la signature, sur les bords du fleuve Niger, d’un grand pays comme le Nigéria. Ce mécanisme en branle, c’est l’Afrique qui gagne, par la libre circulation des biens et des personnes sur un espace économiquement et socialement très vaste. Forum sur l’initiative pour l’élimination du paludisme; symposium sur le cancer en Afrique; table-ronde de mobilisation des ressources additionnelles SWEDO; manifestation de haut niveau sur l’alimentation scolaire; maladies tropicales négligées (MTN); forum africain des personnes handicapées; rencontre des premières dames de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). Ce sont, entre autres, les grands chantiers auxquels s’est attaqué le Niger avec brio. Comme quoi, les 4807 médias inscrits pour couvrir la Conférence des chefs de l’Etat de l’Union Africaine au Niger n’ont pas chômé et ont désormais la lourde responsabilité de servir de veille dans la réalisation de ces travaux d’Hercule.
Par Morin YAMONGBE, Envoyé spécial à Niamey