Le président de l’Union pour la renaissance-Mouvement patriotique sankariste (UNIR-MPS), Me Bénéwendé Stanislas Sankara, «a posé un acte historique» en passant la charge de la direction de la formation politique défendant les idéaux du père de la révolution, le capitaine Noël Isidore Thomas Sankara, a affirmé, ce samedi 21 janvier 2023, le professeur Pr Gervais Augustin Loada. L’ex-ministre burkinabè de la Fonction publique a fait cette déclaration, lors de la cérémonie de son installation en tant que président par intérim pour assurer les rênes de l’UNIR-MPS jusqu’au prochain congrès du parti.
Le siège de l’Union pour la renaissance-Mouvement patriotique sankariste (UNIR-MPS) a été pris d’assaut par plusieurs dizaines de militants et sympathisants qui n’ont pas voulu se faire conter la cérémonie de passation des charges entre Me Bénéwendé Sankara et le professeur Augustin Loada. Discours, lecture et signature de Procès-verbaux (PV), remise de flambeau et de cadeaux, ont constitué les temps fort de cette cérémonie qui selon ses organisations, s’est voulue sobre mais non moins solennelle.
«Ce qui nous réunis ce matin est profond de sens et historique. Nous assistons à un évènement très rare sous nos cieux. Celui de passage de témoin à la tête d’un parti aussi grand comme l’UNIR-MPS. Un homme, un combattant inlassable, Me Bénéwendé Stanislas Sankara, décide un 21 décembre 2022, jour anniversaire de la naissance du camarade président, Thomas Noël Isidore Sankara, de se retirer de la présidence du méga parti qu’il a lui-même porté sur les fonts baptismaux, il y a plus de 20 ans de cela», a déclaré le secrétaire général adjoint du parti, Dr Nathanaël Congo, soulignant cette décision de Me Sankara vise à responsabiliser les plus jeunes.
Le directoire national, conformément aux textes du parti, a estimé que c’était Augustin Loada qu’il faut en ce moment précis pour assurer les fonctions de président dans l’attente du prochain congrès du notre parti, à en croire les propos de Me Benéwendé Stanislas Sankara. «Devant l’histoire, je voudrais simplement lui dire, camarade président, vous n’êtes pas seuls. Vous avez derrière vous des militants qui se sont sacrifiés et qui continueront de se sacrifier, vous avez derrière vous un peuple qui aujourd’hui ne pense ou ne réfléchit qu’au président Thomas Sankara et désormais c’est ce flambeau que nous vous passons. Et nous mesurons la lourdeur de la tâche de la mission qui va peser sur vos épaules», a-t-il lancé débout devant la table du présidium.
«L’UNIR-MPS n’est pas un parti électoraliste. Nous sommes un parti de masse, un parti d’engagement, de conviction et de combat pour une nouvelle société, fondée et bâtie sur des valeurs que nous défendons», a précisé Me Sankara.
L’organisation que lui et ses camarades ont créée, leur a permis, pendant 22 ans, de hisser haut le flambeau de l’idéal d’un homme qui «aujourd’hui à travers l’Afrique et le monde est adulé et salué comme étant le panafricain contemporain qui a su dans les années 1983 à 1987 permettre au Burkina Faso d’être un exemple d’indépendance, de liberté et de courage incarné encore par le peuple».
Après avoir adressé ses vœux aux militants de son parti et à toute la population burkinabè avec beaucoup d’émotion quand il évoquait l’insécurité avec son lot de problèmes pour les Burkinabè dont près de deux millions de personnes ont été contraintes de fuir de leur localité d’origine, le Pr Augustin Loada a par la suite rendu un vibrant hommage à Me Sankara. «Nous voudrions rendre hommage ici et maintenant à Me Sankara pour la confiance mais aussi pour avoir porté haut, toutes ces années durant, le flambeau du sankarisme et décider de passer le flambeau à une autre génération», a déclaré Augustin Loada.
«La décision de Me Bénéwendé Sankara de passer le flambeau illustre sa personnalité, celle d’un homme politique qui a choisi d’être la Voix des sans voix, l’intrépide avocat des causes justes, souvent au péril de sa vie», a signifié M. Loada, pour qui, Me Sankara «a vécu aussi bien à son domicile qu’à son bureau, la violence illégitime de l’Etat exercée par les puissants du moment, la violence ordurière des goujats stipendiés, les jets de pierres, la prison et le rasage, les sarcasmes des poltrons cachés derrière les réseaux sociaux, etc». C’est pourquoi, il a réitéré ses remerciements à Me Sankara pour les «sacrifices consentis».
L’ancien ministre de la Fonction publique a rassuré les militants de l’UNIR-MPS quant à l’orientation que prendra le parti sous sa direction. Il entend renforcer la cohésion et la ligne sankariste du parti et poursuivre les efforts déjà consentis pour élargir la formation politique.
Par Bernard BOUGOUM
