Le président de la fédération provinciale de l’Union pour la Renaissance/Parti Sankariste du Sanguié, Zéphirin Yogo, a rencontré la presse le vendredi 26 mars 2021 pour faire le point de la participation de son parti aux élections du 22 novembre dernier. M. Yogo se dit « satisfait » de leur participation aux élections présidentielle et législatives dans les dix communes et 146 villages que compte la province du Sanguié, une localité du Centre-ouest du Burkina Faso. Le parti qui se dit « bien implanté » dans la zone a pu se faire élire un député, Me Edasso Rodrigue Bayala.
Un an après sa mise en place soit le 9 mars 2020 et surtout au sortir des votes pour la présidentielle et les législatives, la Fédération provinciale du Sanguié, a voulu cette rentrée pour faire un bilan global de ses activités et envisager les perspectives. « L’Unir/Ps est un parti d’obédience sankariste, un parti qui s’abreuve des idées et de la vision de (l’ex-président burkinabè) Thomas Sankara, un parti progressiste », a tenu à préciser dès l’entame de ses propos, M. Yogo. M. Yogo et ses camarades avaient comme principale mission de travailler à élargir les bases du parti dans le Sanguié et deuxièmement à trouver la stratégie pour assurer une victoire électorale de l’UNIR/PS aux élections du 22 novembre 2020.
« Quand je prenais les rênes du parti dans le Sanguié, nous étions faiblement implantés dans des dix communes que compte la province. Donc le travail consistait à structurer le parti dans les 146 villages de la province du Sanguié. Au vu des résultats nous sommes la deuxième force politique de la province », a affirmé Zéphirin Yogo qui s’est dit « très satisfait des résultats » que son parti a obtenus. La population du Sanguié « n’a pas eu tort en votant Me Edasso Rodrigue Bayala parce qu’il fera beaucoup de prouesses positives » pour la localité.
Il a continué que la ville de Ténado était leur bastion. Cette localité est le village de l’ex-ministre de l’Environnement, Nestor Bassière et selon ses dires, l’implication du premier vice-président de l’UNIR/PS dans la vie du parti « a facilité » leur travail de consolidation des bases. « C’est à partir de Ténado que nous avons travaillé à nous implanter dans les cinq autres communes de la province » le parti de l’œuf.
La volonté du parti de Me Bénéwendé Sankara est claire. « Notre stratégie est de contrôler au minimum les communes dans lesquelles nous sommes arrivés premier comme celle de Réo », a laissé entendre le président fédéral de l’UNIR/PS de la province du Sanguié.
Après les élections du 22 novembre dernier, plusieurs rapports de structures autonomes ont signalé qu’il y a des corruptions lors de ces votes qui ont été favorisées par l’argent qui serait abondamment sorti pour corrompre des électeurs. A cette accusation, l’UNIR/PS Sanguié répond par la négative. « Nous n’avons pas travaillé en tenant compte de ce paramètre ou des candidats car eux tous étaient valeureux. C’est surtout notre engagement qui a payé. On avait de la stratégie, de la conviction et du dynamisme car on était jeune. on a donné de notre temps à ces élections-là, et nous étions très solidaires », s’est défendu Zéphirin Yogo qui enchaîne que son parti avait aligné rien que des « jeunes » et il doit sa victoire à « l’engagement des jeunes » de la province.
La stratégie politique du parti de l’œuf a aussi consisté « à pouvoir identifier parmi les camarades qui étaient engagés dans la bataille, ceux-là qui sont à même de fédérer l’adhésion des populations. Et nous avons pu identifier Edasso Rodrigue Bayala qui était déjà très bien lancé socialement dans la province, un jeune avocat qui a accepté porter cette charge », a-t-il appuyé. C’est ce qui a permis au parti de l’œuf de battre un candidat de taille en la personne de l’ex-Premier ministre Luc Adolphe Tiao positionné par le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), ex-parti majoritaire.
Mais qu’en est-il des rapports de l’UNIR/PS avec les autres formations et partis politiques dans le Sanguié. Ils sont « bons » surtout après les élections, a rassuré Zéphirin Yogo qui ajoute même avoir, avec les autres responsables politiques de la province, « lancé un appel à ce que les leaders de la province se donnent la main pour travailler pour le développement de la localité ».
Selon des rumeurs, il y existerait un froid entre le président fédéral UNIR/PS de la province du Sanguié et le député du parti, M. Bayala. A cette préoccupation, le conférencier principal dira qu’en ce qui le concerne et Edasso Rodrigue Bayala, il n’y a aucun différend. « Bien au contraire, les choses se passent bien entre nous et chaque semaine nous essayons d’élaborer un agenda commun. Vous avez pu constater que la semaine dernière nous étions dans la commune pour remercier les populations. Cette semaine, nous serons ensemble à Kordié pour remercier les populations de cette localité. Donc il n’y a vraiment aucun problème. Je ne sais même pas où les gens sortent ça », a-t-il réagi.
Cette section de l’UNIR/PS a indiqué que les problèmes de la province sont pressants et se résument aux mêmes difficultés connues à travers le pays. « C’est des problèmes d’accès à l’eau potable, d’accès à des centres de santé pour se soigner, à des centres scolaires, c’est la diminution du chômage des jeunes afin qu’ils aient des emplois décents (…) C’est essentiellement les mêmes préoccupations par tout ailleurs », a-t-il réitéré.
Mais, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. L’UNIR/PS comme tous les autres partis font face à d’énormes difficultés, a interpellé son premier responsable dans le Sanguié. Selon Zéphirin Yogo, « les populations sont devenues très exigeantes pour un parti qui se renforce de plus en plus comme le (leur). On a plus un seul week-end pour nous-mêmes. Tous les week-ends vous êtes obligés d’honorer des évènements sociaux. Donc ce n’est pas facile car ça demande énormément d’efforts physiques et financiers ».
Comme perspective, le parti dit s’apprêter à aller à la conquête des municipales de mai prochain qui, à la demande du gouvernement, seront reportées à l’année prochaine. M. Yogo se dit déjà « confiant » car il se base sur des faits scientifiques à savoir les statistiques des élections passées. « Je viens d’une commune où j’ai battu campagne pour le compte de mon parti qui est arrivé premier. Je suis leader politique dans ce village. Donc je me dis que si je continue de travailler à consolider les bases de mon parti, j’ai toutes mes chances », a-t-il signifié.
Par Bernard BOUGOUM