Des éléments des unités d’élites de la police notamment la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) et la Brigade Anticriminalité (BAC), ont maîtrisé, suite à des course-poursuites, ce 28 novembre plus de 300 manifestants qui protestaient contre l’impérialisme et le colonialisme français aux alentours de l’Université de Ouagadougou où le président français Emmanuel Macron a prononcé son discours à l’endroit des Etats africains.
Dès 07H00 (Gmt), des manifestants débordant de d’énergie, mégaphones, vuvuzela et sifflets dans la bouche, massés sur l’Avenue Charles De Gaule, scandaient entre autres: « Troupes militaires françaises, hors du Burkina et de l’Afrique ! A bas l’impérialisme ! Nous voulons seulement rentrer dans l’université ! Nous disons non simplement au franc CFA des colonies françaises d’Afrique (qui) est un instrument de répression monétaire de l’Afrique ! ».
Les heurts ont opposé sur près d’une dizaine d’heures, la CRS et la BAC, appuyées par des gendarmes et des militaires notamment sur l’Avenue Charles De Gaule, à des manifestants surexcités, tenant des pancartes portant des messages hostiles aux pratiques coloniales et impérialistes qui protestaient contre l’arrivée à Ouagadougou de Emmanuel Macron, venu au Burkina dans le cadre du renforcement de la coopération bilatérale et multilatérale qui existe entre la France et le pays des Hommes intègres.
Gonflés à bloc sous un soleil brûlant, les manifestants qui voulaient coûte que coûte avoir accès à l’université seront dispersés à coups de gaz lacrymogènes aux environs de 10H00 (Gmt), soit le début du discours de M. Macron, prononcé dans l’amphithéâtre D en présence d’au moins 1.500 personnes.
S’en sont suivis des course-poursuites entre les manifestants qui disent « ne pas comprendre pourquoi on les empêche d’avoir accès à l’université » et les agents de sécurité. Ces troubles n’ont pas perturbé la rencontre qui s’est déroulée paisiblement à l’intérieur du campus où visiblement la sécurité était plus renforcée par des gendarmes, les éléments de la garde présidentielle et des agents français qui ont assuré la sécurité de l’amphi D, où Emmanuel Macron était face aux étudiants burkinabè.
Quelques manifestants qui ont parfois repoussé la CRS par des jets de pierre ont été arrêtés puis relâchés. Il faut aussi noter que quelques pneus ont été brûlés le long de l’Avenue Charles de Gaule.
Lundi nuit, au nord de Ouagadougou, peu avant l’atterrissage de Emmanuel Macron sur le sol burkinabè, un véhicule transportant des militaires français a été la cible d’individus armés qui étaient à bord d’une moto, faisant trois blessés chez des civils, selon une source sécuritaire.
Le président Emmanuel Macron rejoindra Abidjan mercredi pour le cinquième sommet Europe-Afrique, avant de se rendre au Ghana, dans le cadre de sa tournée africaine.
Par Mathias BAZIE