Les étudiants des universités publiques de Ouagadougou, répondant à l’appel de la principale structure syndicale estudiantine à savoir l’Association nationale des étudiants burkinabè (ANEB), ont entamé ce jeudi 23 novembre, une grève de 48 heures pour protester contre une sanction infligée à leur camarade, Bahan Yélino, étudiant en 1re année d’Anglais, à l’Unité de Formation et de Recherche en Lettres, Arts et Communication (UFR/LAC), a constaté une équipe de Wakat Séra.
Après leur conférence tenue le mardi 21 novembre, l’ANEB est passée à l’action en entamant la grève de 48h annoncée pour exiger « purement et simplement la levée de la sanction » infligée à Bahan Yélino, membre de la corporation.
Même si les portes des entrées principales des universités publiques sont ouvertes, sur le campus, hormis le Restaurant universitaire (RU) qui est ouvert, les amphis, pavillons et autres salles de Travaux pratiques (TP) et de Travaux dirigés (TD) sont fermés.
A la permanence de la section ANEB de l’Unité de Formation et de Recherche en Sciences Exactes et Appliquées (SEA), environ une dizaine de membres de la corporation disent être là pour faire en sorte que la grève soit une réussite afin que les premiers responsables de l’Université Ouaga I, Pr Joseph Ki-Zerbo, revienne sur leur décision dans cette affaire où une altercation a opposé M. Yélino à son délégué de promotion, Karim Zango face aux difficultés liées à la programmation des nouveaux bacheliers, depuis que l’université vit un problème de chevauchement des années académiques.
Selon ces membres anébistes, « la sanction ressemble beaucoup à un règlement de compte car elle est très lourde puisque le conseil de discipline a retiré ses 2 S (les deux sessions au cours desquelles l’étudiant a validé ses modules de formations, NLDR) constituant son année académique 2015-2016. Or selon le système Licence Master Doctorat (LMD), ce que tu as validé au cours de l’année est acquis à vie. Donc pour nous c’est trop».
« Et puis, si ce n’est pas en 2018, il ne pourra pas s’inscrire à l’université. En plus on lui exige d’aller présenter ses excuses à l’étudiant avec qui il a eu l’altercation, sinon il ne peut pas s’inscrire », a renchéri Amadé Tinta, membre de la corporation Aneb SEA. Il a ajouté que « le décret qui a servi de base pour sanctionner l’étudiant (Bahan Yélino) n’est pas précis ».
Pour toujours soutenir la thèse de règlement de compte auquel serait victime leur camarade, il a estimé que même s’il y a eu des « échanges de coups » entre les deux protagonistes, ce sont des choses fréquentes que les étudiants et universitaires vivent au campus mais il y a des « canaux » que les responsables de l’université utilisent pour résoudre ces problèmes à « l’amiable ».
La grève qui va durer deux jours, est « une grève simple sans marche et sans meeting. Mais c’est sûr que d’autres formes de luttes seront engagées si elles (les autorités) ne disent rien », a-t-il précisé.
Cette sanction vise à lutter contre toute « atteinte aux libertés syndicales et démocratiques sur le campus », a affirmé mardi lors de la conférence de presse, le président de l’Aneb, Alexis Zabré.
L’ANEB est une organisation à caractère syndical qui a pour rôle la défense des intérêts matériels et moraux des étudiants dans les universités du Burkina. Née en même temps que l’Université de Ouagadougou, elle est une section de l’Union Générale des Etudiants Burkinabè (UGEB), créée le 27 juillet 1960, ayant deux sections à l’étranger que sont l’Association des Etudiants Burkinabè en France (AEBEF) et la section de Dakar.
Par Mathias BAZIE