«Genre, société et développement en Afrique», une trilogie sous forme d’ouvrage et publiée aux Éditions L’Harmattan a été présentée et dédicacée, le jeudi 7 mars 2024, à l’Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou en hommage à la professeure titulaire retraité de sociologie, Fatoumata Badini/Kinda.
«La femme porte l’autre moitié du ciel», disait le capitaine-président de la révolution burkinabè d’août 1983, Thomas Isidore Noël Sankara. En effet, dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la Femme qui a lieu chaque 8 mars, le Centre d’Excellence africain, Africa Multiple, en partenariat avec le Laboratoire Genre et Développement (LGD) de l’Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou a rendu hommage, le jeudi 7 mars 2024, à la professeure titulaire de sociologie et admise, à présent, à la retraite, Mme Fatoumata Badini née Kinda.
Une reconnaissance traduite par un ouvrage portant le sceau d’un collectif d’enseignant-chercheurs burkinabè et titré: «Genre, société et développement en Afrique». Paru, en janvier dernier, aux Éditions L’Harmattan/Burkina Faso, l’essai de 540 pages a simultanément été l’objet de dédicace après sa présentation au public assistant.
Une exposition détaillée et faite avec la manière académique, mais non sans humour, par l’universitaire-chercheur et ex-ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation Alkassoum MAÏGA, Dr Al-Kassoum Maïga. Ce dernier est l’un des anciens étudiants de la doyenne, la toute première précurseur de la juxtaposition genre-développement au Faso, l’enseignante Badini.
«C’est vraiment un instant de forte émotion pour moi. Mais avant tout, je salue l’initiative qui a été celle de mes collègues et amis du Laboratoire Genre et Développement, et du Pôle d’Excellence Africa Multiple. Mon grand souhait est que cet ouvrage soit le plus utile possible pour toutes les femmes du Burkina Faso, de l’Afrique en particulier et du monde en général. Également, que l’ouvrage ait un bon vent au sein de la génération future afin de traduire toutes les préoccupations qui étaient celles de ses contributeurs», a, d’emblée souligner la sociologue en honneur.
Mme Fatoumata Badini/Kinda n’a pas manqué de rappeler les raisons qui ont suscité une telle publication. «C’est parce qu’on sait rendu compte (…) que pour aller vers un développement humain durable, il faut qu’on associe toutes les parties prenantes de la société. Quand on regarde ces parties prenantes, la grande majorité sont des femmes. Moi, je travaille particulièrement sur les questions de genres et de conflits mais quand je regarde ce qui est en train de se passer dans les zones à forts défis sécuritaires…, mais les femmes sont victimes. Elles sont les premières victimes de ces conflits-là. Quand on commence à réfléchir sur les impacts, on les voit mais sur les solutions on ne les associe pas», a poursuivi Mme Badini née Kinda Fatoumata.
Une occasion donc qui a permis également à des femmes et hommes du corps-enseignant du département Science humaine (SH) de l’université publique de Ouagadougou de rappeler aussi le bien-fondé de la cérémonie qui a regroupé tant d’intelligences que d’intellectuels.
«Pr Badini/Kinda Fatoumata a été la première responsable de Laboratoire Genre et Développement, créé en 2013. Elle a assumé les charges de cette responsabilité jusqu’en 2020 où elle a passé le témoin. On lui avait déjà rendu hommage le 18 juillet 2022 lors de son départ à la retraite. Cette fois-ci, nous avons fait cet ouvrage pour lui rendre hommage une deuxième fois. Pour marquer le pas, marquer le coup, du moins par rapport à la grande production, à la grande place que cette dame à jouer dans les problématiques de genre», a témoigné la professeure titulaire de Sociologie à l’Université Joseph ki-Zerbo et responsable du Laboratoire Genre et Développement (LGD), Mme Valérie Rouamba/Ouédraogo.
Composé de 23 articles pluridisciplinaires qui se sont regroupés en cinq axes majeurs dont l’«Accès aux ressources économiques et sociales», les «Décentralisations et accès aux ressources naturelles», ou celui de l’«Enjeux et défis sécuritaires», l’ouvrage scientifique est le nouveau-né d’un collectif d’enseignants ressortissant du Gabon, de la Côte d’Ivoire, du Togo, de la Tunisie, d’Allemagne et notamment du pays des Hommes intègres, Burkina Faso.
La présentation du livre a été faite en partie et en ligne (vidéo-conférence), avec le responsable de Africa Multiple depuis l’Université de Bayreuth (Allemagne) et historien burkinabè, Pr Yacouba Banhoro.
Première femme professeure titulaire de sociologie au Burkina Faso, Mme Fatoumata Badini/Kinda est une figure éminente, selon la maîtresse de cérémonie du jour (Dr Mme Sawadogo née Compaoré) du monde académique. Elle a consacré sa carrière universitaire à l’étude des dynamiques complexes qui ont toujours façonné la société burkinabé. D’ailleurs, cet évènement en hommage à la retraitée, maître-professeure Badini, du monde de la recherche du département universitaire n’est pas à sa première. Un précédent avait eu lieu le 18 juillet 2022, a rappelé Dr Sawadogo.
Par Lassané SAWADOGO (Stagiaire)
