Le président de l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC), Zéphirin Diabré, a été reconduit, sans surprise, le dimanche 22 juillet 2018 au terme du deuxième congrès de son parti, président du parti libéral burkinabè. C’est donc en M. Diabré, 58 ans, à la tête de l’UPC créée en 2010, que plus de 5 000 congressistes, venus de l’intérieur du pays et d’autres contrées du monde ont replacé leur confiance. Celui qui est également le chef de file de l’opposition burkinabè, dirigera un bureau fort d’environ 300 membres pour quatre ans en vue de, entre autres, préparer les élections de 2020, notamment la présidentielle.
Après avoir salué la «grande mobilisation» dont ont fait montre les militants et sympathisants de la deuxième force politique du Burkina Faso, Zéphirin Diabré a déclaré du haut du pupitre placé au centre du Palais des sports de Ouaga 2000 qui a accueilli ce deuxième congrès ordinaire du parti, qu’il a «entendu (l’) appel» et se dit «prêt à conduire encore pour quelques années la destinée du parti» tout en estimant que «2020, c’est maintenant». Le président de l’UPC a alors plaidé pour que «le vrai changement soit une réalité au Burkina Faso en 2020».
Les membres de ce bureau sont environ 300. Les occupants des postes de président et premier vice-président restent inchangés. En effet ils sont revenus une fois de plus, respectivement à Zéphirin Diabré et Dénis Nikièma. Quant à Adama Sosso, le président du comité d’organisation de ce grand rassemblement jugé «satisfaisant», de secrétaire général, il occupe désormais le poste de deuxième vice-président du parti en charges des Affaires politiques. Comme autres changements tout aussi importants, on peut noter que le poste de porte-parole revient maintenant au député Zerbo Moussa, bien présent depuis un certain temps dans la sphère médiatique. L’ancien porte-parole de l’UPC, Rabi Yaméogo remplace Adama Sosso au poste de secrétaire général du parti.
L’utre fait majeur de ce congrès, c’est l’adhésion de Hamadou Diemdoda Dicko de l’Union pour un Burkina nouveau (UBN), parti créé en son temps par Yacouba Ouédraogo, l’ex-ministre en charge des Sports de l’ex-président Blaise Compaoré. L’ex-ministre délégué en charge de l’Alphabétisation sous le régime de Compaoré devient ainsi le quatrième vice-président en charge de la Stratégie électorale de l’UPC.
Le parti qui a pour emblème le «Lion», a appelé ses premiers responsables à sceller un pacte avec les autres partis de l’opposition pour affronter les échéances électorales de 2020, dans l’objectif, selon eux, d’évincer le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), parti au pouvoir.
Si l’UPC s’est gardée d’exclure ses 13 députés frondeurs qui ont formé l’UPC Renouveau Démocratique (UPC RD) à qui elle dit maintenir toujours la main tendue, elle a néanmoins dénoncé le fait que ces derniers utilisent ses symboles pour se faire valoir. Zéphirin Diabré pense même que «beaucoup d’électeurs ont voté pour (les députés frondeurs) à cause du parti (UPC). «C’est l’image du parti qu’ils ont utilisée pour parvenir à leur dessein», a dit le président de l’UPC dont le parti comptabilise 33 députés, y compris les treize frondeurs, à l’Assemblée nationale.
Par Mathias BAZIE