Plus besoin d’attendre après la mort pour être plongé dans le brasier éternel de la géhenne! L’enfer, c’est sur terre que les Africains y sont plongés, qu’ils soient des pécheurs non repentants ou des saints! Dans le Sahel africain, notamment au Burkina Faso, au Mali et au Niger, où la canicule est au quotidien, la situation n’est pas désespérée, mais n’en n’est pas moins grave! La faute à qui, ou plutôt à quoi? A ce soleil d’une générosité exagérée, dont les rayons de feu, au lieu de faire briller l’astre qui se lève tous les matins à l’est et se couche à l’ouest, pour réchauffer les terriens, brûlent tout sur leur passage. Les arbres, les champs, les animaux, et les hommes, personne n’y échappe.
Les récoltes hypothéquées font constamment planer le spectre de la famine, notamment dans cette aire géographique du continent, où le soleil s’est toujours montré intraitable. Alors que le désert continue d’avancer et que l’homme continue de reculer, les campagnes de plantations d’arbres qui ne sont, le plus souvent, que des pique-niques à grand renfort médiatique, n’arrivent pas à recréer les maigres espaces de verdure qui pourraient provoquer des pluies régulières, ou tout au moins procurer de l’ombre aux humains et aux animaux aux abois. Le phénomène des feux de brousse, naturels ou provoqués par la main de l’homme, est toujours d’actualité, notamment dans les villages où le bois est encore le combustible pour les vaillantes femmes rurales. L’utilisation du charbon de bois encore réalité dans les villes, pour les barbecues des plus nantis ou la cuisson des repas des moins nantis, contribue également à la destruction des rares forêts qui ont survécu aux effets du soleil brûlant.
Impossible de dormir la nuit et difficile donc de travailler le jour! Certes, l’Afrique qui cherche à combler son retard en matière de développement, n’est pas la seule victime de cette vague de chaleur sans précédent, car selon le constat alarmant, mais bien réel, du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, c’est toute «la planète qui est au bord du gouffre». Pire, 2024 risque d’arracher à 2023, son diadème d’année la plus chaude. Mais pendant ce temps, les sommets et autres COP sur l’environnement et le climat se succèdent toujours, prenant des allures de grandes foires incontournables qui rassemblent des participants venus des quatre coins de l’horizon. Malheureusement, les plus gros pollueurs qui font dépérir, comme peau de chagrin, la couche d’ozone, brillent par leur absence à ces rassemblements dont les décisions, accouchées dans la douleur, sont, logiquement, pour la plupart, mort-nées. Et l’Afrique qui subit de plein fouet cette agression de l’environnement par les «puissants» de ce monde, observe, impuissante, la course effrénée à l’industrialisation.
Le thermomètre ne fait que grimper au fil des ans, soumettant la «maison commune» aux pires actions destructrices de l’homme. Au risque de léguer aux générations futures, une terre invivable et une planète privée de poumon naturel comme l’Amazonie toujours en feu, de placiers perpétuellement en fonte, d’océans et de mers menacées, en somme un monde invivable d’inondations, d’incendies, de cyclones, et autres catastrophes dites naturelles, plus foudroyants les uns que les autres.
En tout cas, l’enfer sur terre, c’est désormais une réalité, non pas biblique, mais bien vécue dans la douleur par tous! A quand une prise de conscience générale et salutaire, pour sauver ce qui l’est encore? Question à tous les agresseurs du climat, notamment aux pollueurs XXL.
Par Wakat Séra