Lundi 8 mai, les conseils des accusés (des ministres du dernier gouvernement de l’ex-président Blaise Compaoré) ont quitté la salle, peu avant la suspension de l’audience vers 14H00 (GMT) pour protester contre la décision de la Cour de rejeter leurs requêtes de renvoi et d’exception d’inconstitutionnalité qu’ils ont plaidé dès l’ouverture du procès ce lundi matin.
La défense demandait à la Cour « de surseoir à statuer et de saisir le Conseil Constitutionnel de ces exceptions, conformément à l’article 157 de la Constitution du Burkina ».
Le procès de l’ex-président Blaise Compaoré et de ses ministres accusés de « complicité d’homicide volontaire » et « complicité de coups et blessures volontaires », à la suite de la répression des manifestations des 30 et 31 octobre 2014, a été renvoyé à nouveau au lundi 15 mai.
Cette répression a fait une trentaine de morts et plus de 600 blessés. Une réquisition avait été signée par le chef du gouvernement de l’époque, Luc Tiao. Cette réquisition faisait appelle à un usage des armes en vue de maintenir l’ordre.
Cette réquisition a été signée à la suite du Conseil des ministres extraordinaire du 21 octobre 2014. C’est ainsi qu’en tant que ministre de la Défense, Blaise Compaoré et 24 ministres de son dernier gouvernement qui ont participé à cette rencontre, ont été mis en accusation devant la Haute Cour de Justice, par le Conseil national de Transition par la résolution n°29-2015/CNT du 16 juillet 2015.
Ce Conseil des ministres extraordinaire, a autorisé l’examen du projet de la modification de la Constitution qui a été introduit à l’Assemblée nationale. Cette révision devrait permettre à M. Compaoré de se représenter pour un cinquième mandat, mais son souhait a rencontré le courroux des populations qui ont manifesté violemment les 30 et 31 octobre 2014.
Daouda ZONGO