Me Pierre-Olivier Sur, avocat de l’ex-président burkinabè Blaise Comparé accuse la Haute Cour de Justice d’avoir « arraché (sa) robe », face à la presse jeudi 4 mai, après qu’il lui a été notifié qu’il ne peut pas défendre son client qui est absent.
« Au bout de cinq minutes il a fallu que je retire ma robe d’avocat. Ce n’est pas moi qui l’ai retirée, c’est la Haute Cour qui a arraché ma robe », a affirmé Me Sur pour qui « le symbole est très fort ».
Il a fait savoir que ce procès où son client est concerné, « n’est plus un procès équitable et si même les uns et les autres venaient à être jugés et condamnés, cette condamnation serait nulle en droit au regard des standards internationaux qui régissent un procès équitable ».
« Je me demande si ce n’est pas une juridiction politique. Vous avez vu qu’il y a une difficulté concernant la désignation d’un juge qui appartient au tribunal administratif et au Conseil d’Etat et non à la juridiction judiciaire », s’est-il interrogé.
Pour lui, le magistrat Elizabeth Bado qui appartient au « Tribunal administratif, Conseil d’Etat, est un juge qui n’est pas indépendant, un juge du pouvoir et peut-être c’est à dessein qu’elle a été choisie pour composer cette haute juridiction.
Accusés pour « complicité d’homicide volontaire, coups et blessures volontaires » pour avoir participé le 21 octobre 2014 à un Conseil des ministres extraordinaire, en tant que ministre de la Défense, Blaise Compaoré et 24 ministres de son dernier gouvernement ont été mis en accusation devant la Haute Cour de Justice, par le Conseil national de Transition par la résolution n°29-2015/CNT du 16 juillet 2015.
Ce Conseil des ministres auquel ces membres du gouvernement ont pris part, a autorisé l’examen du projet de la modification de la Constitution qui a été introduit à l’Assemblée nationale. Cette révision devrait permettre à l’ex-président Blaise Compaoré de se représenter pour un cinquième mandat, mais son souhait a rencontré le courroux des populations qui ont manifesté violemment les 30 et 31 octobre 2014.
A la suite des violentes manifestations M. Compaoré a été obligé de démissionner le 31 octobre 2014 et à s’exiler en Côte d’Ivoire.
Daouda ZONGO