A Lomé, après avoir franchi les portes de l’aéroport international Gnassingbé Eyadema, ce qui est frappant dans le transport inter-urbain pour un étranger, surtout venant du Burkina, c’est le respect du port du casque par les motocyclettes. Ce qui n’est pas le cas au pays des « Hommes intègres » malgré l’adoption du décret n° 78-107/PRES/TPTU du 30 novembre 1978, rendant obligatoire le port du casque pour tous les utilisateurs d’engins à deux roues motorisés.
Cette mesure prise au Burkina a été entérinée par le décret 2003-418/PRES/PM/MITH/SECU/MJ/DEF/MATD du 12 août 2003 portant définition et répression de contraventions en matière de circulation routière.
On se rappelle qu’en 2006, Simon Compaoré, maire de Ouagadougou, la « capitale des engins à deux roues », à l’époque a voulu faire respecter le port du casque, dans sa circonscription, mais sa décision a rencontré une farouche opposition de la part des motocyclistes.
Mais à Lomé, où nous avons séjourné du 4 au 6 mars 2019, dans le cadre du lancement du Plan national de développement (PND) du Togo, qui couvre la période 2018-2022, du conducteur de taxi moto au simple motocyclette, le respect du port du casque frappe à l’œil.
Selon des habitants de la capitale togolaise, la mesure concernant le port du casque adoptée le 4 juin 2013, est suivie par les motocyclistes, et ce depuis avril 2014, sous peine de se voir verbaliser.
Du grand marché de Lomé, au quartier Todman passant par Casablanca, Avudé, Sagbado et Adidodomey, notamment, ainsi que les Von (six mètres, NDLR), le port du casque est presque une seconde nature pour les motocyclistes.
Si pour les uns c’est une obligation pour ne pas voir son engin retiré par les policiers, pour d’autres c’est une nécessité car cela protège la tête en cas d’accident.
« Il y a chaque fois des contrôles en ce qui concerne le port du casque, depuis l’adoption de la loi », a signifié Joseph Akoutou, journaliste bénino-togolais en fonction à Cotonou au Bénin, affirmant qu’avant la prise de cette mesure, les accidents étaient mortels dans la ville de Lomé.
Toujours selon des habitants de Lomé, que nous avions accostés dans les rues, le non respect du port du casque est passible d’une amende de 10 000 F CFA et plus car 2 500 F CFA s’ajoute de jour en jour, si d’aventure la moto passe en fourrière du fait que le fautif n’a pas su honorer à temps l’amende. Mais des cas de corruption sont signalés où certains contrevenants récupèrent leur engin moyennant un billet de 5 000 FCFA.
Par Daouda ZONGO (de retour de Lomé)