«La CAF est profond-ément attristée par la mort subite du Dr Joseph Kabungo, médecin et officier antidopage de la CAF. Le Dr Kabungo, de nationalité Zambienne, est décédé dans la nuit du mardi 29 mars 2022, alors qu’il était en service en tant qu’officier de dopage de la FIFA lors du match de qualification pour la Coupe du Monde de la FIFA Qatar 2022 entre le Nigeria et le Ghana à Abuja, au Nigeria». Le communiqué vient de la Confédération africaine de football (CAF) dont le président, Dr Patrice Motsepe, a présenté ses condoléances à la famille du défunt et à la Fédération zambienne de football (FAZ). Les conditions à l’origine de cette mort sont loin d’être précises. Des doigts accusateurs ont, dans un premier temps, mis en cause les émeutes qui ont été déclenchées, à la fin du match, par des «voyous» dans la peau de supporters mécontents. Par contre, d’autres sources évoquent un malaise cardiaque qui aurait été fatal au médecin de la CAF, Dr Joseph Kabungo. Dans l’un ou l’autre cas, on ne peut que regretter cette invasion, et le mot n’est pas trop osé, de terrain par des hooligans d’un autre âge.
Une enceinte sportive n’est pas un défouloir de pulsions grégaires et sauvages, encore moins un champ de bataille. Une fin de match, quels que soient son issue et l’enjeu qui sous-tend le jeu, ne doit pas être l’occasion de bander les muscles ou de détruire des infrastructures construites à la sueur du contribuable. De plus, le sport, et plus particulièrement le football, doit être plus rassembleur et apaisant que diviseur et violent. Ce stade, si le fair-play avait prévalu et que la sagesse avait habité les uns et les autres, n’aurait jamais dû être envahi par des individus en furie. Tout y est passé!
Une fin de match à ranger, au plus vite, dans le tiroir de ces scènes à bannir des aires de jeu! Des individus qui se disent des supporters, mais ne valent pas mieux que des délinquants et bandits de grand chemin se déchaînant sur les installations du stade d’Abuja parce que les Super Eagles, tenus en échec (1-1) par les Black Stars du Ghana ne seront pas du Mondial Qatar 2022. Pourtant, une opposition de ce genre, à ce stade de la compétition, connaît, inévitablement, un vainqueur et un vaincu. Une loi du sport, immuable et implacable, qui fait des heureux et des déçus. Fort heureusement, le déçu d’aujourd’hui peut être l’élu de demain, et vice-versa.
Les instances internationales du football doivent prendre les mesures qui s’imposent et punir par l’exemple afin de mettre fin à ces violences qui amputent le football de son ADN sportif et l’enlaidit. En tout cas, les supporters du football africain, les vrais, et tous ceux qui savent consommer, sans modération, la magie du foot africain, rêvent déjà des exploits des Sadio Mané, Thomas Partey, André Onana, Seifeddine Jaziri, et Azzedine Ounahi. Au Qatar, il y aura simplement des Africains à supporter et non plus des Sénégalais, Ghanéens, Camerounais, Tunisiens ou Marocains. C’est en chœur que les cœurs africains doivent battre quand le ballon rebondira dans les magnifiques stades qataris, du 21 novembre au 18 décembre prochains.
Par Wakat Séra