A la faveur du forum national de la diaspora burkinabè tenu du 11 au 13 juillet 2018 à Ouagadougou, le mouvement politique dénommé «C’est Le Moment (CLM)» a animé ce 14 juillet une conférence de presse pour décliner ses objectifs et lancer officiellement ses activités. Selon son premier responsable Moumouni Pog-Rawa, la création de cette organisation vise « à unifier tous les Burkinabè de la diaspora » pour avoir un droit de regard sur la gestion de la chose publique surtout qu’ils prendront part désormais aux votes notamment celui présidentiel.
Le mouvement CLM a été créé dans le but de déterminer le rôle que la diaspora entend jouer lors des futures consultations électorales au Burkina et de définir comment ils s’y prendront de manière efficace afin que « l’union et l’unité de la diaspora puissent peser fortement dans le choix des dirigeants de notre pays et participer à la gestion du pays à tous les niveaux sans exception », a déclaré M. Pog-Rawa, qui s’est réjoui de la décision de tous les bords politiques (majorité et opposition) de s’accorder pour la première fois pour trouver les voies et moyens pour que les Burkinabè vivant à l’extérieur puissent accomplir leur droit civique.
Le mouvement politique « n’est pas un parti politique », a tenu à spécifier Moumouni Pog-Rawa, qui, parlant de son engagement dans les luttes pour les causes sociales, a laissé entendre qu’il « a participé à toutes les étapes de l’insurrection populaire » de fin octobre 2014 qui a conduit à la démission forcée du président Blaise Compaoré.
Après avoir démontré sa puissance économique avec sa cotisation annuelle qui s’élève à 70 milliards francs CFA, la diaspora Burkinabè résidant dans plusieurs pays d’Afrique, d’Amérique, d’Asie, d’Europe, et d’Océanie veut utiliser son « droit de vote pour démontrer (sa) force et (sa) puissance politique ».
« Oui le droit de vote est désormais un acquis. Oui la diaspora participera aux futures échéances électorales pour la première fois dans l’histoire de notre pays. Mieux, même des sièges (10) à l’assemblée nationale ont été concédés à la diaspora dans la nouvelle Constitution » qui reste à adopter, ont salué les responsables du CLM qui trouvent « juste et nécessaire que la diaspora estimée à environ 7 500 000 personnes aient un cadre d’expression (en vue de) fédérer leur force pour construire le pays ».
Depuis les évènements de fin octobre 2014, le peuple burkinabè aspire à plus de démocratie, de bonne gouvernance dans la gestion des affaires de l’Etat, au respect de la Constitution et à une justice indépendante, impartiale et équitable, ont-ils rappelé.
Par Mathias BAZIE