Le staff managérial de l’artiste musicien burkinabè, Florent Bélemgningré, connu sous le pseudonyme de Floby, a animé le samedi 30 juin 2018 à Ouagadougou, une conférence de presse pour présenter le cinquième album discographique de la star burkinabè. Intitulé «Wakato» ou «le temps» en langue nationale mooré, le nouveau chef d’œuvre du célèbre artiste, est composé de 16 titres, alliant rythmes moderne et traditionnel.
Après «M’Pengda Wendé» sorti en 2015, le nouvel album de Floby qui allie avec maestria les sonorités traditionnelles et modernes, notamment l’afrobeat, relate dans une qualité sonore bien arrangée par les meilleurs arrangeurs burkinabè, les faits sociaux (médisance, calomnie, méchanceté, malheur, amour, espoir, courage, entre autres).
Selon des témoignages des personnes recueillis sur place à la dédicace de l’œuvre, ce nouvel opus sonne la maturité de l’artiste qui avoue s’être replongé dans son passé, pour ce qui est surtout de sa façon langoureuse de chanter. En effet, Floby, adulé par toutes les catégories d’âge au Burkina grâce à la profondeur et la beauté de ses textes et les belles mélodies de ses tubes, est considéré par ses mélomanes comme «l’artiste du peuple».
Dans cette nouvelle composition, comme dans ses quatre derniers albums, Floby, revient sur les durs moments qu’il a traversés dans la vie. Il témoigne de sa galère, certainement toujours vécue par des gens, et en chante bien dans le style emprunte de douceur qui est le sien dans les titres dont «Wéédo», «Noongo», «Soran» et «A quand le vrai bonheur» figurant parmi les seize chansons.
Ce qui amène tout naturellement le prodige burkinabè à s’interroger sur les vicissitudes de la vie avec la chanson «Je veux savoir». Mais pour redonner de l’espoir à son public, Floby chante les chansons comme «Don’t cry», «Né pour briller», «To day na today» et «Toucher le plafond» pour dire à ses fans de ne jamais désespérer car chaque chose à son temps (Wakato).
Floby dit avoir fait un clin d’œil dans ce cinquième album très varié et très coloré, à ses fans de la première heure, notamment avec la chanson «Noongo», son coup de cœur qui signifie galère.
Cette cinquième production est une fusion de la tradition (liwaga et warba précisément) et de l’afropop, confirment les arrangeurs de Floby. Pour cette nouvelle sortie discographique, le « Baba national » comme on l’appelle affectueusement aussi, a signé un nouveau partenariat avec la maison de disque «Keyzit», ayant 20 ans d’existence et est basée dans des villes dont Abidjan, Dakar, France et les Etats-Unis d’Amérique (USA). L’aventure qui a débuté entre Floby et Keyzit, se résume en «nouvelle maison discographique, nouvelle ambition pour un album de 16 titres qui vise à conquérir l’international», a dit Ismaïla Papus Zongo, le manager de Floby, connu sous le nom de «Commandant Papus».
Dans ce nouvel album, il n’y a qu’une collaboration que le Burkinabè qui dit visé plus le public à l’international, a fait avec l’artiste camerounais Mink’s sur le titre «Toucher le plafond», une chanson qui invite les jeunes à croire dur comme fer à leur rêve et à s’accrocher pour les réaliser avec le «temps qui est maître de toute chose».
Moussa Wagué, fondateur de Keyzit, la nouvelle maison de production de Floby, a indiqué aux journalistes après avoir précisé qu’il doit produire quatre albums du célèbre artiste burkinabè, que déjà des dates de tournées notamment à l’international (Paris) et une tournée au niveau national et deux concerts dont un VIP sont « arrêtées » dans le cadre de la promotion de l’album. M. Wagué a également signifié que l’album qui coûte 3 000 FCFA, est téléchargeable sur les plateformes réglementaires de téléchargement de musique.
Toujours pour la visibilité de l’album, selon le Commandant Papus, il est prévu la réalisation vidéo de plusieurs titres au fur à mesure pour faire connaître beaucoup de chanson au public. Keyzit, maison de production, distribution et communication, « n’a pas intervenu dans la direction artistique de l’album Wakato », a déclaré Moussa Wagué.
Le clip vidéo du titre «Today na today» projeté dans la salle a été bien accueilli par la centaine de personne présente à la dédicace, qui a même demandé de le passer une deuxième fois.
Le premier CD de Wakato a été vendu aux enchères, à Salif Bambara, commerçant, à un prix de 500 000 FCFA. « J’aime la culture burkinabè et je veux par ce geste soutenir la musique burkinabè », a affirmé à Wakat Séra, M. Bambara, disant « adoré la musique de Floby ».
A en croire le manager de Floby, Commandant Papus, la date du 30 juin, choisie à chaque fois pour la sortie des albums de sa star, est justifiée par le fait que depuis la dédicace en 2006 du premier album «Maam Sooré» ou ma voie en français, du fils de Endemtenga, village de Florent Bélemgningré, a apporté de la chance à «l’artiste du peuple».
De 2006 en 2018, Floby a sorti «Maam Soré (2006); Wilgui Maan (2009); Wend’mi (2012) ; M’Pengda Wendé (2015) et Wakato (2018)», soit un album à chaque trois ans.
Par Bernard BOUGOUM