C’est les 11 et 12 octobre 2018 que les têtes couronnées des pays membre de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) se retrouveront à Erevan autour du XVIIè sommet de l’institution. A cette occasion, la capitale arménienne s’est parée de ces plus beaux atours pour accueillir ses hôtes venant des quatre coins du monde. Francophones et francophiles se côtoient ainsi dans les rues d’une ville aux couleurs de la Francophonie. Les législateurs francophones ne sont pas en reste de ce grand raout qui mobilise tous les deux ans, et ce depuis 1986, les acteurs de ce monde dont les piliers du «Vivre ensemble», thème de la présente rencontre, sont la culture et la langue. Saisissant cette opportunité, Jacques Chagnon et Jacques Krabal, respectivement, président et secrétaire général de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) ont rencontré des hommes et femmes de média, dans un hôtel de la place pour leur présenter la vision de l’institution.
Les deux Jacques réunis par la loi et la nature au sein du bureau de l’APF ne sont pas allés par quatre chemins pour dire l’importance de leur institution aux côtés de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), et leur intention de faire des propositions concrètes à l’Organisation pour son fonctionnement optimal. De nouvelles visions et des approches novatrices seront ainsi soumises par l’organe consultatif aux exécutifs, notamment en tant que vigie de la démocratie, qui met l’accent sur l’alternance démocratique régulière par le biais surtout de la confection de fichiers électoraux fiables. Les problèmes migratoires qui font la triste actualité à l’instar des attaques terroristes qui sont récurrentes dans le monde particulièrement dans le Sahel africain, ne préoccupent pas moins l’APF. L’Assemblée entend, du reste, plaider en décembre prochain à New York, la cause du G5 Sahel, pour que cette force conjointe créée par la Mauritanie, le Tchad, le Mali, le Burkina Faso et le Niger pour lutter contre le terrorisme et le grand banditisme dans la bande sahélo-saharienne, puisse évoluer sous la coupe de l’Onu, option jusque-là rejetée par les Etats Unis. Dans la même logique de renforcement de la position de la Francophonie à travers le monde, l’APF suggère des initiatives allant dans le sens de la promotion accrue du numérique, de la facilitation de la délivrance des visas au profit des étudiants par exemple ou plus d’ouvertures au profit de la jeunesse, sont autant de pistes proposées par «les» Jacques de l’APF, même s’ils sont conscients que tous les parlements ne peuvent aller au rythme souhaité.
Le soutien aux pays d’origine des migrants et la solidarité à l’endroit des peuples, en allant à des réformes de l’Agence française de développement (AFD), sont, entre autres, des solutions aux différentes crises qui secouent le monde francophone. Reconnaissant l’absence d’hégémonie d’un parlement sur un autre, les parlementaires francophones sont convaincus d’une chose: la Francophonie doit avoir pour ADN le dialogue reposant sur une langue française qui elle-même s’appuie sur des valeurs de partage. Tout compte fait, il faut en arriver à une Francophonie plus concrète «qui répond aux attentes des peuples». Conviction «des» Jacques qui, tout en louant le travail abattu par Michaëlle Jean la première femme secrétaire générale de l’OIF, n’en reconnaissent pas moins qu’elle est davantage victime d’un choix politique de la France et que sa challenger à son poste, la Rwandaise Louise Mushikiwabo «est une femme d’exception». Quid de l’absence à Erevan, de Guillaume Soro, premier vice-président de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie? Le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire serait en deuil, ayant perdu un de ses proches.
En rappel, l’APF créée en 1967 est une organisation politique émanant des parlements francophones, qui rassemble les cinq continents, quatre régions, et 87 parlements ou organisations interparlementaires constitués en sections. Un bureau, une assemblée plénière, quatre commissions permanentes et trois réseaux constituent l’ossature principale cde l’APF dont les responsables sont persuadés que malgré sa perte de vitesse qui pourrait n’être d’ailleurs qu’apparente, pour l’OIF, «il n’y a rien de perdu».
Par Morin YAMONGBE (Envoyé spécial à Erevan en Arménie)