Le Mouvement Patriotique pour le Salut (MPS) souhaite que le retour de son candidat à la présidentielle de 2020, le général Yacouba Isaac Zida, « se fasse de manière digne » conformément à son statut d’ancien président burkinabè. C’est la déclaration qu’a fait le président du parti de l’opposition, Pr Augustin Loada, ce samedi 15 février 2020, lors d’un déjeuner de presse à Ouagadougou, sans préciser la date du retour de l’ex-Premier ministre de la Transition burkinabè qui s’est déroulée de fin octobre 2014 à fin décembre 2015.
« Que des revanchards qui poursuivent le général (Yacouba Zida) de leur haine vengeresse rêvent de le priver de ses droits, nous pouvons l’entendre. Mais que les nouvelles autorités arrivées au pouvoir grâce à une Transition exemplaire aux yeux de tous les observateurs internationaux décident de poursuivre un ancien chef de l’Etat pour + insubordination+ et + désertion en temps de paix + parce que militaire, alors qu’il peut prétendre, de par la loi aux droits et obligations liés à son statut d’ancien chef d’Etat, constitue, pour le MPS, moins un signe de faiblesse, qu’une faute politique », s’est voulu clair l’ex-ministre de la Fonction publique sous la Transition, Augustin Marie Gervais Loada.
Le MPS souhaite que le retour de son président d’honneur au bercail, « se fasse de manière digne et respectable en raison de son statut » et lance à cet effet un appel à tous ses admirateurs épris de paix pour qu’ils œuvrent ensemble à ce qu’il en soit ainsi. Le MPS veut que son « champion Yacouba Zida, homme d’honneur et de parole » participe « activement » aux travaux de son congrès extraordinaire qui se tiendra entre mai et juin 2020. M. Loada a annoncé que dans les jours à venir, en sa qualité de président du MPS, il s’emploiera à déclencher le processus de préparation de cette rencontre entre les congressistes et leur président d’honneur, dans la perspective des élections de 2020.
Pour les responsables du MPS, « que vous l’aimiez ou que vous ne l’aimiez pas, Yacouba Isaac Zida, a contribué à écrire l’histoire de ce pays ». Et pour ceux qui ont oublié, « à l’entrée du palais de Kosyam, (le) portrait (de Zida) figure dans la galerie des portraits des chefs d’Etat qui se sont succédé au Burkina Faso », a rappelé M. Loada.
Le professeur de droit public et constitutionnaliste, Augustin Loada, pense que « c’est l’ingratitude et le manque de reconnaissance envers ceux qui prennent des risques et exposent leur vie pour le bien commun qui alimente le peu de patriotisme que l’on reproche souvent aux élites » africains.
Le MPS a aussi regretté que le pouvoir du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPS) n’a, jusqu’à présent, pas réussi la réconciliation qui est aux bouts des lèvres des Burkinabè. « Qui aurait pu croire que ce régime actuel est capable de terminer son mandat sans réussir à rassembler les enfants de cette nation divisée en initiant un processus de réconciliation sincère, respectueux de la vérité et de la justice » ?
Par Bernard BOUGOUM