Par le biais de cette déclaration liminaire à la conférence de presse qu’il a animée ce vendredi 1er février 2019, le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) soulève beaucoup d’inquiétudes sur la gestion des tueries du 1er janvier 2019 à Yirgou et révèle que ces massacres ont, en réalité fait 210 morts dans la communauté peule de cette localité. Bien loin de la quarantaine officiellement évoquée par les autorités.
Rappels sur la situation de Yirgou et sa planification
Le 1er janvier 2019, le Burkina se réveillait dans l’horreur sous la forme de l’assassinat du chef de village de Yirgou (province du Sanmentenga, région du Centre Nord du Burkina Faso) et de six autres personnes, par des individus armés non identifiés, suivi d’autres tueries massives.
Avec votre permission, je demande que nous observions une minute de silence en la mémoire du chef et de tous les frères victime de la barbarie des hommes à Yirgou.
Je vous remercie
Sur la base de simples suspicions et de fausses accusations, les groupes d’auto-défense Koglweogos avec certains villageois de la zone ont attaqué une vingtaine de villages et ont perpétré des massacres sur les membres de la communauté peule pendant trois jours (le 1er, le 02 et le 03 janvier 2019). Les biens des victimes ont été détruits et incendiés. Une vingtaine de villages (Cf. liste) ont été touchés par cette violence inouïe où seuls les hommes de la communauté étaient ciblés. L’ampleur des violences a suscité une indignation générale de l’ensemble des Burkinabè, qui ont par ailleurs exprimé toute leur déception face à la réaction tardive de l’Etat.
Selon de nombreuses sources concordantes, l’extermination de la communauté peule a été planifiée, ourdie et orchestrée par ces groupuscules sans foi ni loi de Yirgou. En effet, du 23 décembre 2018 au 29 Décembre 2018, ces Kogleweogos ont fouillé de fond en comble les maisons des peuls pour vérifier si ceux-ci détenaient des armes blanches ou de guerre. A partir du 29 décembre 2018, ils ont donné un ultimatum de 72 heures à tous les Peuls des différents villages, leur intimant l’ordre de quitter leurs domiciles avant le 1er janvier 2019. Il y a lieu de rappeler que le chef de Yirgou, a toujours été une personne ressource, un homme très conciliateur et qui rappelait toujours à l’ordre les Kogleweogos sur leurs bavures et abus.
Les Kogleweogos reprocheraient aussi au chef de Yirgou d’être le protecteur des Peuls, ce dernier ayant, à plusieurs reprises, refusé de cautionner toute exaction contre les Peuls.
Est-ce pour faciliter la tâche à des gens dans l’accomplissement de leur sale besogne, c’est-à-dire le massacre à ciel ouvert des Peuls que le chef a été tué?
La question mérite d’être élucidée par la justice burkinabè en qui nous faisons entièrement confiance. En effet, il faut préciser, qu’après la mort du Chef de Yirgou, les Koglweogos ont commencé les massacres par les Koglweogos peuls qui les ont aidés à pourchasser les assassins du chef. Ces assassins qui ont réussi à se débarrasser du chef afin de mieux accomplir le nettoyage ethnique qui, rappelons-le, n’a concerné que les hommes. Quel crime et quelle stratégie maléfique! Certains criminels en ont profité pour prélever des organes humains, sans doute à des fins de sacrifices humains.
Beaucoup de questions restent alors posées: Pourquoi le chef a-t-il été tué? N’est-ce pas une possibilité d’alliance entre les Kogleweogos et les terroristes pour tuer le chef qui leur faisait de l’ombre afin de nous pousser à nous entretuer? Pourquoi les peuls Kogleweogos qui ont aidé à pourchasser les criminels ont-t-ils été tués? N’est-ce pas dans le but d’effacer des preuves? Pourquoi les maisons ont-elles été fouillées à l’avance? N’est-ce pas une planification? Le CISC invite tous les acteurs à se mobiliser et à fouiller très bien afin de mieux comprendre les causes profondes de la mort du chef, l’extermination qui s’en est suivie avec le pillage des biens et du vol de plus de 80 000 animaux (bœufs, moutons, chèvres, etc.)
Les actions du CISC depuis sa création
Le CISC est né au lendemain des massacres innommables de Yirgou. Devant l’indignation générale, plusieurs organisations de la société civile ont décidé de mettre en place le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC). Son objectif principal est de «contribuer à mettre fin aux massacres, soutenir les nombreux blessés et déplacés, lutter contre la stigmatisation des communautés et prévenir des dérives de ce genre, sur l’ensemble du territoire national». Le CISC, tout en menant des actions vigoureuses sur le terrain, poursuit sa structuration pour constituer ses représentations.
Comprenant toutes les composantes de la société burkinabè œuvrant pour le vivre ensemble, la cohésion sociale, la lutte contre l’impunité et exigeant justice pour les victimes de Yirgou, le Collectif a mené plusieurs activités depuis sa création. Dans le cadre de son plaidoyer, le CISC a déjà rencontré des autorités coutumières, religieuses et administratives et des personnes ressources pour présenter la structure et demander la contribution de chacun pour la justice et la promotion de la cohésion sociale. Il s’agit des organisations religieuses, des organisations de défense des droits humains et les organisations syndicales, des organisations politiques, des autorités coutumières, des autorités judiciaires… Tous ont été réceptifs au message du CISC et ont marqué leur soutien à l’initiative. C’est l’occasion pour le CISC d’exprimer tous ses remerciements et sa profonde gratitude à l’ensemble des acteurs qui se sont mobilisés spontanément autour de ces actions multiformes.
Depuis sa création, le CISC a conduit avec succès les actions suivantes:
– Une conférence de presse le mardi 8 janvier 2019 à Ouagadougou, qui fut l’occasion de dire sa part de vérité à l’opinion nationale et internationale sur le drame de Yirgou et exiger une justice diligente pour les victimes, la prise en charge intégrale et gratuite des rescapés, la restitution des biens (bétail principalement) jusqu’alors détenus illégalement par leurs bourreaux.
– L’organisation de marches meetings à Ouagadougou, Dori et Bobo Dioulasso qui ont connu la participation de milliers de Burkinabè sans distinction d’ethnies, ni de religions.
Enfin, le CISC a entrepris des quêtes et des collectes qui ont permis de mobiliser des ressources. Le CISC a pu mobiliser en espèces, 11 717 050 FCFA et des dons en nature de près de 10 000 000 FCFA remis aux déplacés au titre d’assistance.
Les préoccupations actuelles du CISC
La première préoccupation du CISC c’est l’urgence de la justice. Plus d’un mois après le drame, hormis l’annonce faite par le procureur du Faso, près le TGI (Tribunal de grande instance, NDLR) de Kaya, aucun acte matériel et concret de justice n’est visible sur le terrain. Le CISC félicite le procureur du tribunal de grande instance de Kaya et son équipe qui travaillent d’arrache-pied en vue d’essayer de faire la lumière sur ces violences. Mais le CISC n’est pas satisfait, à cause de la lenteur dans l’administration de la justice: les suspects sont libres de leur mouvement et pire continuent même de perpétrer des exactions sur la communauté peule, au vu et au su de tous, en toute impunité. Et pendant ce temps, les preuves sont en train de disparaître. Les suspects sérieux criminels accordent des interviews à visage découvert dans les médias sans être inquiétés et rencontrent même le chef de l’Etat avec leurs armes en bandoulière dans leur champ de tirs. C’est grave!
Le CISC félicite de passage les 5 cabinets d’avocats qui ont décidé de renforcer le collectif d’avocats.
C’est donc le lieu pour le CISC d’interpeller l’Etat burkinabè à s’assumer dans toute sa plénitude, interpeller l’Etat sur le risque que cette situation fait courir aux rescapés et aux témoins. L’Etat a l’obligation de protéger les témoins et les victimes. Ils ne doivent pas rester à la merci de leurs bourreaux, comme c’est présentement le cas à Yirgou.
La deuxième préoccupation, c’est la persistance des zones de non droit autour de la commune de Barsalgo. Le lundi 28 janvier 2019, il y a eu l’enlèvement de Diallo Alaye, 40 ans à Koulpagré par les Kogleweogos. Même certains responsables locaux instrumentalisent les bourreaux à s’activer aussi pour rejoindre en premiers, les sites aménagés sur le terrain pour accueillir les déplacés victimes directes des tueries de Yirgou. Les bourreaux espèrent bénéficier de la gratuité de l’assistance humanitaire. Les déplacés ont alors, une grande crainte de se retrouver sur les mêmes sites ou tantes que leurs bourreaux d’hier.
Nous faisons également le constat que les rescapés du drame ne sont pas logés à la même enseigne. Ceux qui se sont réfugiés dans la commune de Barsalgo sont plus chanceux que ceux des autres sites. Il y a lieu de préciser que certains propos officiels tendent à décourager les bonnes volontés à aller vers les sites de Kelbo, Belè, Arbinda parce que la sécurité n’y serait pas garantie.
Troisième préoccupation, communiquer la vérité des chiffres des victimes. Le gouvernement n’a toujours pas actualisé les chiffres officiels sur le nombre de morts, laissant libre court à toutes les supputations et commentaires. Le CISC a documenté un nombre de morts plus élevé que les chiffres officiels. Le nombre de morts à ce jour est de 210 morts. Ce chiffre a été obtenu après un recensement rigoureux ménage par ménage. Nous précisons que la liste va s’allonger avec le recensement toujours en cours sur le terrain. Le CISC attend du gouvernement qu’il réactualise ses chiffres comme il s’y était engagé.
Nous avons peur que cette volonté de cacher des morts puisse être préjudiciable aux victimes, au moment de leurs dédommagements.
Le Collectif est réconforté par l’adhésion massive des Burkinabè et de la communauté internationale. Le CISC entend continuer et renforcer la mobilisation les jours à venir en saisissant les organisations internationales de défense des droits humains.
Considérant la situation précaire à Yirgou et les villages environnants, l’état actuel des réfugiés et la soif de justice, le CISC exige des autorités étatiques:
– la justice pour toutes les victimes. En effet les criminels sont libres, les exactions continuent, les preuves sont en train de disparaître;
– au-delà de la justice, il faut une rencontre tripartite impliquant les membres du gouvernement, de la justice et du collectif CISC afin de travailler et situer les responsabilités sur les conflits et crises qui compromettent le vivre ensemble.
– la prise en charge gratuite et effective des rescapés. Il s’agit de la prise en charge médicale et psychologique de tous les rescapés sur tous les sites et la prise en charge alimentaire;
– la sécurisation des personnes et des biens. Jusqu’à aujourd’hui, des personnes continuent d’être menacées, violentées du seul fait de leur identité ethnique;
– Le désarmement et la dissolution des milices de Barsalgho
– la restitution sans conditions des biens des victimes toujours détenus illégalement par des éléments Kogloweogo;
– la reconstruction des maisons détruites et le retour des déplacés sur les sites d’origine.
Pour terminer, le collectif rappelle que seule une justice impartiale transparente et diligente peut contribuer à apaiser les cœurs et les esprits et promouvoir les vertus du vivre- ensemble. Il attire par la même occasion l’attention des autorités étatiques (face à cette lenteur déconcertante des actions judiciaires) sur les risques d’une dégradation profonde du climat sécuritaire dans cette partie du pays si les mesures diligentes ne sont pas prises pour que justice soit rendue aux victimes.
Le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC)
Encadré: la liste, village par village, des victimes
YIRGOU (Barsalogho) – 12 morts
ALIOU ABBA, 78 ans
DICKO AMADOU SAMBO, 72 ans
DICKO SAIDOU HAMA, 35 ans
DICKO OUMAROU HAMA, 30 ans
DICKO SOULEYMANE, 27 ans
DICKO HAMADI SAMBO, 70 ans
DIALLO HAMADOU, 63 ans
DICKO OUSMANE, 60 ans
HAMADOUM ABDOULAYE, 40 ans
DICKO SOULEYMANE, 24 ans
DICKO DJIBILIROU, 22 ans
DICKO BELKO ADOU, 46 ans
KOULPAGRE (Arbinda) – 23 morts
DICKO NOUHOUN, 75 ans
DICKO HOUSSEINI 72 ans
DICKO DJIBILIROU 70 ans
DICKO ABDOULAYE, 42 ans
DICKO MAMOUDOU, 40 ans
DICKO HAMADOUM, 38 ans
DICKO ALOU, 18 ans
DICKO KASSOJI, 60 ans
DICKO BOUREIMA, 50 ans
DICKO BOUREIMA, 22 ans
CISSE BELKO, 30 ans
DICKO BELKO, 27 ans
DICKO HAMADE, 60 ans
DICKO BOUKARIM, 28 ans
DICKO NOUHOUN
DICKO BIRGUI
DICKO ASSAMA
DICKO ALIOU
DICKO IBRAHIM
DICKO NOUFOU
DICKO DJIBILIROU
DICKO ABDOULAYE
DICKO HAMADOUM
BIGUEL – KASSAYE (Barsalogho) – 19 morts
DICKO ISSA, 76 ans
DICKO MOUSSA, 70 ans
DICKO HAMIDOU HAIDOU, 44 ans
DICKO MAMOUDOU, 39 ans
DICKO KALDOU, 68 ans
CISSE MOUSSA, 50 ans
DICKO SAMBAL KESSEL,52 ans
DICKO KALDOU, 60 ans
DICKO ABDOULAYE, 30 ans
DICKO LARBA, 78 ans
DIALLO ISSA, 63 ans
DICKO IDRISSA, 33 ans
DICKO MOUSSA, 70 ans
DICKO HAROUNA
DICKO OUSMANE
DICKO SADOU ADAMA, 30 ans
DICKO MOUSSA, 78 ans
DICKO KALDOU, 42 ans
DICKO BOUKARI, 30 ans
SAGO (BELEGide) Barsalagho & Guiendbila (Barsalagho) – 18 morts
DIALLO HAMADOUM, 45 ans
DIALLO ABDOURAMANE, 25 ANS
DIALLO ABDOU KARIM, 50 ans
DIALLO HAMADOUM, 36 ans
DIALLO YOUBA, 47 ans
DIALLO SADOU, 70 ans
DIALLO HARATOU 43
DIALLO AMADOU 48 ans
DIALLO HAMADOUM 36 ans
DIALLO MAMOUDOU 35 ans
DIALLO ISSA 50 ans
CISSE MAMOUDOU, 41 ans
DICKO MOUSSA, 18 ans
DICKO HAROUNA, 50 ans
DICKO BOUKARI, 50 ans
DIALLO SADOU, 50 ans
DIALLO MAMOUDOU, 53 ans
DIALLO IDRISSA, 62 ans
Boundoussi (Barsalagho) – 13 morts
DIALLO ABDOULAYE, 60 ans
DIALLO ADAMA, 40 ans
DIALLO ABDOUSALAM, ans 35
DICKO HASSAN, 42 ans
DIANDE JOUTA HOORE, 57 ans
CISSE SADOU, 21 ans
CISSE MAMOUDOU, 41 ans
DICKO HASSAN, 40 ans
DIALLO ABDOULAYE, 60 ans
DIALLO ADAMA, 40 ans
DIALLO ABDOUSALAM 30 ans
DIALLO HAMADOUM, 40 ans
DICKO MAMOUDOU, 41 ans
FOUBE (Barsalogho) – 13 morts
BAH ABDOULAYE, 58 ans
BAH MINKYALOU, 34 ans
DIALLO HAMADOUM, 50 ans
DIALLO AMADOU 26 ans
DIALLO MOUSSA, 15 ans
DIALLO MAMOUDOU, 14 ans
DIALLO AMADOU, 16 ans
DICKO ABDOULAYE, 38 ans
DICKO MICAILOU, 41 ans
DICKO AMADOU, 72 ans
DICKO ABDOULAYE, 30 ans
DICKO AMADOUM SAMBA, 70 ans
CISSE BELKO
MADOU (Barsalogho) – 7 morts
DICKO BOUREIMA, 4 ans
DICKO TIDIANE, 36 ans
DICKO DRAMANE, 25 ans
DICKO HAMADOUM, 40 ans
DIALLO KADRI, 50 ans
DIALLO HASSAN, 50 ans
DIALLO SADOU, 45 ans
DAHKE (Dahkan, Barsalogho) – 17 morts
DICKO HOUSSEINI, 70 ans
DICKO ABDOULAYE, 34 ans
DICKO OUSSEINI, 60 ans
DICKO DOUKA, 30 ans
DICKO SOULE, 40 ans
DICKO HAMA, 30 ans
DIALLO YACOUBA, 18 ans
DICKO ABDOULAYE, 30 ans
BARRY ADAMA, 44 ans
BARRY BOUREIMA, 01 an
DICKO BOUKARI TOFADO, 27 ans
DICKO OUSSEINI, 56 ans
DICKO ISSA, 20 ans
DICKO OUSSEINI, 65 ans
DICKO ABDOULAYE, 24 ans
DICKO BOUKARI, 30 ans
DICKO ISSA, 20 ans
SAGO, (Barsalogho) – 9 morts
DIALLO SADOU, 73 ans
DIALLO HAMADOUM, 38 ans
DIALLO AMADOU, 40 ans
DIALLO MAMOUDOU, 31 ans
DIALLO ISSA, 47 ans
DIALLO IDRISSA, 40 ans
DIALLO MAMOUDOU, 43 ans
DIALLO HAMADOUM, 40 ans
CISSE MAMOUDOU, 41 ans
KOUGRI KOULGA (TANGARAR / Arbinda) – 19 MORTS
DICKO DRAMANE, 56 ans
DICKO MOUMOUNI, 41 ans
DICKO BOUKARI, 25 ans
DICKO ALOU, 27 ans
DICKO HAMADOUM, 43 ans
DICKO OUMAROU, 40 ans
DICKO HAMA 90 ans
DICKO ISSA, 42 ans
DICKO DEMBO, 51 ans
DICKO IDRISSA, 47 ans
CISSE AMADOU, 30 ans
MOUMOUNI ABDOULAYE, 43 ans
SADOU ADAMA, 20 ans
DICKO HAMADOUM HOUSSEINI, 46 ans
DICKO OUMAROU HOUSSEINI, 31 ans
DICKO MINKAYLOU SAIDOU, 60 ans
DICKO MINKAYLOU SAIDOU, 60 ans
DICKO OUSMANE, 50 ans
DICKO HAMADOU, 27 ans
Toekedogo (barsalago) – 20 MORTS
DICKO IDRISSA BOUKARI, 50 ans
DICKO HAMADOUM SEGO, 80 ans
DICKO AMADOU, 60 ans
DIALLO HAMADOU, 32 ans
DICKO MAMOUDOU, 62 ans
DICKO ISSA MOUSSA, 39 ans
DICKO AMADOU, 40 ans
DICKO MICAILOU, 27 ans
DICKO IDRISSA BOUKARI, 50 ans
CISSE SITA AMADOU, 42 ans
CISSE ADAMA, 20 ans
CISSE SITA, 50 ans
CISSE DJIBILIROU, 49 ans
CISSE MAMOUDOU, 54 ans
CISSE GUEDAL, 35 ans
CISSE IDRISSA, 50 ans
DICKO BOUKARI, 70 ans
DIALLO AMADOU, 38 ans
DICKO DJIBILIROU, 40 ans
DICKO AMADOU SAIMO, 71 ans
TAATE (KELBO) – 15 MORTS
DIALLO HAMA SAYDOU 34 ans
DIALLO MAMOUDOU 30 ans
DIALLO MORE DALLAR 35 ans
DIALLO OUSMANE 60 ans
DIALLO HAROUNA 57 ans
DICKO DJBILIROU 49 ans
DIALLO HAMADOUM, 35 ans
DICKO BOUKARI, 60 ans
DICKO AMADOU, 50 ans
CISSE AMADOU, 37 ans
DIALLO AMADOU, 30 ans
DICKO ARBA, 70 ans
DICKO ISSA MOUSSA, 42 ans
DICKO AMADOU, 75 ans
DICKO HAMADOUM, 50
BOUNDOUSSI (ARBINDA) – 5 MORTS
DICKO ISSA, 63 ans
CISSE SADOU, 23 ans
DICKO ISSA, 60 ans
DICKO ISSA, 23 ans
DICKO LABBA, 40 ans
Wiliwissou (Barsalogho) – 11 MORTS
DIALLO HAMA, 36 ans
DICKO BOUKARI, 70 ans
DICKO LARABA, 70 ans
HAMADOUM CISSE, 70 ans
DICKO 4OUSSEINI, 48 ans
DICKO ADAMA, 54 ans
DICKO HAMADOUM ALAYE, 58 ans
DICKO OUSSEINI, 41 ans
DICKO OUSMANE, 49 ans
BARRY HAMADOU, 18 ans
DICKO BOUKARY, 32 ans
MARGOU – 1 MORT
DIALLO ABDOUL KARIM, 56 ans
Palal Sambo – 1 MORT
HASSANE HAMIDOU, 46 ans
Gasseliki – 2 MORTS
BARRY OUSMANE BOUKARI, 29 ans
DICKO ADAMA, 42 ans
Talelgo – 5 MORTS
DICKO HAMADOU SAIDOU, 80 ans
DICKO HASSAN, 70 ans
DICKO ISSA MOUSSA, 39 ans
DICKO HAROUNA IDRISSA, 58 ans
DICKO DOUKA
Yirgou, un mois après, la justice se fait attendre
Massacre de Yirgou
210 hommes tués, 30 jours déjà, 00 arrestation
La Justice doit être la même pour tous
Source: le CISC