En même temps que les élèves qui reprenaient le chemin de l’école, le 1er octobre 2019 au Burkina Faso, l’Association des investisseurs Sans Frontière(ISAF), à son niveau, a procédé à sa rentrée économique. Et c’était une rentrée en réflexion pour le président de ISAF, Arouna Nikiéma, et les membres de l’association, autour des « enjeux, défis et opportunités pour les Hommes d’affaires Africains de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAF) ».
Le président de l’Association des investisseurs Sans Frontière(ISAF), Arouna Nikiéma, avant de laisser le communicateur prendre la parole, a fait savoir, que le monde politique offre aux hommes d’affaires « une opportunité de pouvoir franchir les barrières et mettre l’entreprise au centre du développement ». Pour lui, « l’Afrique donne un marché très vaste, où les matières premières sont là et une agriculture très riche ».
C’est du reste ce qu’a également dit le ministre en charge des Affaires étrangères, Alpha Barry, ajoutant que « le Burkina Faso a un potentiel réel qui fait qu’on ne doit pas avoir peur de s’ouvrir ». A propos de la ZLECAF, le ministre Barry estime que « grâce à l’UEMOA et la CEDEAO, on peut investir ailleurs, mais on peut être limité. La ZLECAF permet d’aller plus loin ». Selon lui, « 25% du commerce inter-africain, c’est très peu », encourageant ISAF à se lancer, tout en promettant l’accompagnement du gouvernement : « L’ensemble du gouvernement sera à vos côtés pour les missions économiques à l’étranger ».
L’Expert-Consultant Relations internationales, Géopolitique et stratégie, Oumarou Paul Koalaga, diplomate de formation, consultant, a foi, « des opportunités d’investissement lucratives sont disponibles dans des secteurs tels que l’énergie, l’agriculture, la transformation de l’eau et des minéraux. L’agriculture (y compris l’agroalimentaire), qui devrait représenter un milliard de dollars en Afrique subsaharienne d’ici 2030, attire de plus en plus d’investissements du secteur privé ». Il explique, devant un parterre d’invités et les membres au grand complet de ISAF, que la zone de libre-échange commercial a pour but premier de favoriser les échanges intra-africains des biens et des services et de mieux défendre les intérêts communautaires.
Aussi, à en croire, M. Koalaga, « la ZLECAF stimulera les possibilités de développer et de renforcer le partenariat au niveau des secteurs privés ». Ce qui, à l’écouter, est une aubaine pour les membres de ISAF. L’expert a aussi fait savoir, en présence du ministre Alpha Barry et du représentant du ministre du Commerce, que la zone de libre-échange continentale devrait créer un marché africain d’une population potentielle consommatrice des biens et des services, estimée à environ 1,3 milliard d’habitants et d’un PIB de 2.500 milliards de dollars.
Selon le développement fait par le consultant en Relations internationales, « l’instauration d’une zone de libre-échange n’est pas synonyme d’effacement des frontières entre les pays membres mais c’est juste la création d’un espace commercial commun, afin de mieux défendre les intérêts commerciaux du continent ». Il précise que « toutefois l’élimination progressive des droits de douane entre les pays africains permettra d’augmenter de 60 % d’ici à 2022 le niveau de commerce intra-africain ».
Il faut signaler que le président de ISAF, Arouna Nikiéma, a formulé des remerciements au Conseil national du patronat burkinabè, au Club des Hommes d’Affaires franco-burkinabè, ISAF Côte d’Ivoire…
Il a confié que « « ISAF a été créé en février 2019 par une assemblée générale et nous avons eu notre récépissé en juin 2019. Nous comptons 27 membres, tous actifs dans le monde des affaires. Nous avons par la suite créé l’association en Côte d’Ivoire, et les projets de création sont très avancés au Benin, Togo, Sénégal et Mauritanie ».
Selon ses mots, l’objet de ISAF, « c’est de tisser le plus grand et le plus puissant des réseaux d’hommes d’affaires indépendants en Afrique ».
Il reconnait, toutefois qu’il « existe des réseaux d’hommes d’affaires, mais nous voulons que notre réseau soit un réseau indépendant qui puisse mailler toute l’Afrique et profiter de toutes les opportunités que nous offre ce marché d’un milliard 225 millions d’habitants. Aussi, l’objet, c’est l’investissement direct et indirect, d’abord dans les pays où sont installées les différentes ISAF et aussi l’investissement en Afrique et créer une forte solidarité entre hommes d’affaires par le biais du lobbying, de sorte à pouvoir faire des propositions, entre autres, de lois, dans les pays où nous résidons, et pourquoi pas au-delà avec les organisations et organismes qui sont dans nos différents pays ».
Dans les perspectives, il est ressorti du speech du président Nikiéma, que « pour 2019-2020, nous avons comme programme d’activités, une mission économique et la prochaine mission économique sera organisée en Afrique, plus précisément en Centrafrique. C’est un pays où tout est à faire. Cela veut dire que le marché y est et ils ont besoin d’investisseurs africains. Nous espérons bénéficier de l’accompagnement de nos plus hautes autorités dans cette mission économique. Nous avons en prévision un forum des Hommes d’affaires, notamment un forum d’investissement ». Il a ajouté qu’en 2019-2025, « nous allons profitons du créneau de la ZLECAF pour étendre ISAF sur 50 ou 54 pays de l’Afrique ».
Il a aussi dévoilé l’idée de création du FISAF, qui est le fonds d’investissement sans frontière à hauteur de 100 milliards, « que nous voulons mettre sur pied d’ici 2025 et enfin établir un siège permanent de notre association dans un pays, notamment au Burkina Faso », a-t-il expliqué.
Par Boureima DEMBELE